Crimes contre l’humanité au Tchad et au Soudan : trois arrestations en France dont un chef rebelle tchadien
Crimes contre l’humanité au Tchad et au Soudan : trois arrestations en France dont un chef rebelle tchadien
Le Monde.fr avec AFP
Le général Mahamat Nouri, farouche opposant au régime d’Idriss Déby, préside l’Union des forces pour la démocratie et le développement.
Le chef rebelle tchadien, le général Mahamat Nouri et deux autres suspects ont été interpellés lundi 17 juin en France, dans une enquête ouverte depuis 2017 sur des soupçons de crimes contre l’humanité commis au Tchad et au Soudan entre 2005 et 2010, a appris lundi l’AFP de sources concordantes.
Ils ont été arrêtés dans le Val-de-Marne, en Mayenne et en Indre-et-Loire puis placés en garde à vue par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), a indiqué le parquet de Paris.
L’opération a notamment visé le général Mahamat Nouri, arrêté lundi matin à son domicile dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 10 mai 2017 pour des chefs de « crimes contre l’humanité », « complicité de ces crimes » et « association de malfaiteurs en vue de la commission de ces crimes ».
Tentative de putsch en 2008
Considéré comme l’un des plus influents chefs rebelles tchadiens opposé au régime d’Idriss Déby Itno, le général Nouri est le président fondateur de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
Il avait pris la tête d’autres rébellions au sein de l’Alliance nationale (AN) qui avait mené en février 2008 une offensive sur N’Djamena et avait été tout près de renverser le régime du président Déby, retranché dans son palais. Ils avaient été finalement repoussés par les militaires tchadiens après de violents combats.
Paris avait à l’époque apporté un soutien décisif à l’armée, tout en démentant toute participation directe aux combats. Des divergences au sein des rebelles ont été l’une des causes de l’échec de l’offensive, la plus importante contre le régime du président Déby depuis 1990.
L’est du Tchad et la région voisine soudanaise du Darfour étaient à l’époque des faits le théâtre de violences intercommunautaires et d’attaques de milices.