« 4 Saisons » : le retour à la terre de Jean Imbert
« 4 Saisons » : le retour à la terre de Jean Imbert
Par Renaud Machart
L’ancien gagnant du concours « Top Chef » propose le premier volet d’une tétralogie saisonnière consacré aux produits de l’agriculture et de la pêche.
Les braises du dernier numéro de Cash Investigation, Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes, sur France 2, ne sont pas encore refroidies que le chef de cuisine Jean Imbert, sur France 5, emboîte le pas à Elise Lucet avec le premier volet de « 4 Saisons », dont les sujets sont connexes à ceux abordés par la journaliste – notamment à propos des tomates et du blé.
L’ancien vainqueur, en 2012, de la troisième saison du concours culinaire « Top Chef », sur M6, également connu pour ses émissions télévisées avec le turbulent Norbert Tarayre (qui fait désormais cavalier seul), a décidé, comme tant d’autres, de rappeler au grand public ce que nos produits ont perdu en variété et en qualité.
Quand Elise Lucet sort le gourdin, fronce le sourcil et pousse dans leurs retranchements ceux mis au banc des accusés, Jean Imbert préfère mettre en avant le travail raisonné et passionné de producteurs, éleveurs et artisans décidés à lutter contre les ravages des ingrédients et techniques industriels.
Le chef parcourt l’Hexagone, du sud à la Bretagne, et rencontre d’abord un boulanger de Cucugnan (Aude) qui fait pousser des variétés anciennes de blé aux noms piquants – « Rouge de Bordeaux », « Bonhomme » – et montre des épis dont la teinte noire les font « ressembler à un lézard »…
Le boulanger obtient une farine tellement fine et légère que « Maradona se jetterait dessus », plaisante-t-il… Plus sérieusement, il explique, comme le faisait un chercheur de Cash Investigation, en quoi les glutens actuels sont beaucoup moins digestes qu’autrefois. Imbert fait le faux naïf qui en apprend de bien belles – qu’apprécieront les hypersensibles au gluten qui s’ignorent encore.
De la vraie « cœur de bœuf »
La suite mène notamment dans une exploitation de vraies tomates anciennes et non des fausses qui, jusque dans les supermarchés, se font passer indûment pour telles. « Depuis 1900, on a perdu trois quarts des variétés. On ne fait que des tomates hybrides », s’insurge celui qui produit de la vraie « cœur de bœuf » charnue et goûteuse.
Imbert accompagne aussi des marins qui pratiquent la pêche au bar et au homard, raisonnée et à la bonne saison. Les intervenants rappellent quelques principes : Le homard ? « Jamais l’hiver : il mue ! » Le bar ? « On ne le pêche pas en hiver, c’est le moment où les femelles se reproduisent ! », etc.
De sorte que, même si l’on entend désormais de plus en plus ce discours en défense « de la ressource et de l’écosystème », ces évidences sont bonnes à rappeler encore et encore. Après ce numéro estival plaisant et instructif, Jean Imbert reviendra, saisonnalité oblige, avec trois autres numéros de ces « 4 Saisons ».
« 4 Saisons », épisode 1, documentaire présenté par Jean Imbert (Fr., 2019, 52 min.)