Quatre-vingt-treize parlementaires défendent les vols domestiques, « une nécessité vitale »
Quatre-vingt-treize parlementaires défendent les vols domestiques, « une nécessité vitale »
Le Monde.fr avec AFP
Dans une tribune publiée par le « JDD », ces élus de divers bords politiques s’insurgent contre des initiatives de députés visant à taxer le transport aérien.
« Ne jetons pas l’anathème » sur les vols domestiques : quatre-vingt-treize parlementaires de divers bords politiques défendent ce mode de transport qu’ils considèrent comme « une nécessité vitale » pour certains territoires « éloignés des métropoles », dans une tribune au Journal du Dimanche du 23 juin.
« Certains de nos territoires sont en effet victimes d’un enclavement qui handicape leur développement. Les lignes aériennes interrégionales, en particulier celles qui les relient à Paris, sont souvent le seul moyen de leur éviter un isolement mortifère, faute de dessertes routières et ferroviaires adaptées à notre époque », écrivent ces élus de gauche, de droite, du centre et de la majorité.
Ils s’insurgent contre des initiatives de députés de gauche et La République en marche (LRM) qui avaient tenté en vain de faire adopter des mesures visant à taxer le transport aérien durant l’examen du projet de loi sur les mobilités, approuvé par l’Assemblée nationale mardi en première lecture. Approuvé auparavant par le Sénat, le texte doit faire l’objet courant juillet d’une tentative de conciliation entre les deux chambres en vue d’adopter une version commune.
Un appel à changer de stratégie
« Honte de prendre l’avion (« flygskam »), amendement à la loi d’orientation des mobilités prévoyant d’augmenter la taxe sur le kérosène et le taux de TVA sur les billets d’avion, proposition de loi visant à interdire les vols domestiques lorsqu’il est possible de prendre le train avec un temps supplémentaire de deux heures et demie ou moins… Ces dernières semaines, nous assistons, interloqués, à une multiplication des attaques contre l’avion », affirment les parlementaires.
« Nous avons conscience de l’importance de changer nos modes de transport et de consommation pour lutter contre le réchauffement climatique… mais privilégions l’écologie incitative plutôt que punitive », poursuivent-ils, défendant ne pas être les représentants de lobby.
Ces députés et sénateurs suggèrent plutôt d’aider le secteur aérien « à adopter une stratégie bas carbone en développant la recherche sur l’hydrogène et le biokérosène ». « C’est précisément à ces fins qu’une mission d’information parlementaire sur le transport aérien et l’aménagement des territoires a été lancée en mai dernier. »