Toujours controversée en raison d’un rapport bénéfices-risques incertain, la cigarette électronique s’impose comme un important outil de sevrage tabagique. Entre 2010 et 2017, elle aurait permis – seule ou combinée à d’autres aides – à près de 700 000 fumeurs quotidiens d’arrêter durablement leur consommation de tabac, selon leurs déclarations.

« Ces résultats montrent que, pour certaines personnes, la cigarette électronique a été perçue comme un outil efficace dans leur tentative d’arrêt », commente prudemment Santé publique France (SPF), qui a publié ce chiffre mercredi 26 juin, dans une analyse complémentaire du « Baromètre santé 2017 ».

Si la moitié des vapoteurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans (soit 1,7 million de personnes en 2018) est constituée d’anciens fumeurs, l’autre moitié continue de fumer parallèlement des cigarettes ordinaires, de façon moins importante toutefois. Plus de 80 % des « vapofumeurs » assurent ainsi avoir diminué leur consommation à 10,4 cigarettes par jour contre 19,3 (pratiquement un paquet) auparavant.

« Les bénéfices pour la santé d’une réduction du nombre de cigarettes sont limités par rapport à un arrêt complet », souligne SPF, qui concède que « pour certains vapofumeurs, cet usage mixte est peut-être une première étape qui les aide à aller vers l’arrêt total avec succès ».

« Confusion du public »

L’outil conserve pourtant une mauvaise image. La cigarette électronique est perçue comme « aussi ou plus nocive » que la cigarette ordinaire par la moitié de la population en France métropolitaine (+ 10 points par rapport à 2014).

« Cette confusion du public profite au tabagisme qui tue 75 000 fumeurs en France chaque année », regrette dans un communiqué l’association Sovape, qui représente les acteurs du secteur. La structure appelle les autorités sanitaires à « prendre leurs responsabilités » et à « communiquer sans détour sur la réduction radicale des risques pour qui arrête de fumer à l’aide du vapotage ».

Signe que la question de l’innocuité n’est toujours pas tranchée, la ville de San Francisco, aux Etats-Unis, a interdit, mardi 25 juin, la vente sur son territoire de cigarettes électroniques, pour « protéger la jeunesse » de la nicotine (présente dans la majorité des e-cigarettes).

Selon l’enquête de SPF, plus des trois quarts des 18-75 ans en France sont favorables à l’interdiction de la vente d’e-cigarettes aux mineurs.

Mois sans tabac : cinq chiffres-clés sur la cigarette
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