A Cuba, en Californie, en Chine ou dans la Creuse : nos replays du week-end
A Cuba, en Californie, en Chine ou dans la Creuse : nos replays du week-end
Chaque samedi, La Matinale vous propose une sélection d’émissions et de podcasts à voir ou à écouter en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, restez au frais avec un documentaire social, une balade dans la nature à Cuba, une curiosité architecturale en Chine et un « true crime » californien palpitant.
« Cuba, révolution sauvage » : un paradis naturel préservé
Il y a de nombreuses raisons pour visiter la plus grande île des Antilles, longue de 1 200 kilomètres. Explorer sa nature sauvage et sa faune préservées des dégradations humaines en est une, et non des moindres. Car, contrairement à la plupart de ses voisines des Caraïbes, Cuba a su, jusqu’à présent, garder sa beauté naturelle intacte et rester le poumon vert des Antilles. Mais, avec la montée en puissance du tourisme de masse et, en arrière-plan, les projets de développement agricole et industriel, la perle des Caraïbes va-t-elle pouvoir garder ses trésors ? C’est la question que pose ce documentaire qui bénéficie de moyens importants grâce à une ambitieuse coproduction internationale dont France Télévisions et la BBC font partie.
Sa biodiversité exceptionnelle fait de Cuba un endroit à part où l’on trouve des espèces uniques au monde, du plus petit oiseau de la planète (le colibri d’Elena) au redoutable crocodile local qui peut mesurer près de six mètres de long… Les images sont époustouflantes et, Cuba oblige, une bande-son – plaisante sans être envahissante – accompagne le récit. Alain Constant
Des iguanes sur une plage cubaine. / DOMENICO PONTILLO / CROSSING THE LINE PRODUCTIONS LTD
Cuba, révolution sauvage, de John Murray (RU, 2019, 86 min). Disponible sur FranceTV à la demande jusqu’au 27 juillet.
Wa Shan, la maison d’hôtes résistante
Elle est entre montagne et rivière, comme dans l’une de ces estampes du genre Shanshui, né au IVe siècle. La maison d’hôtes Wa Shan (« montagne de tuiles »), œuvre (2011-2013) de l’architecte chinois Wang Shu, a été construite à Hangzhou, capitale de la province chinoise du Zhejiang, dont les tours modernes, toujours plus hautes, poussent comme des champignons. Cette bâtisse se veut une protestation pacifique et inspirante contre la destruction de 90 % de l’habitat traditionnel de la ville.
Ce lieu, tout en longueur, que le public peut traverser dans sa profondeur et dans sa largeur, est inclus dans un vaste campus universitaire (réalisation de l’architecte) et compte un restaurant, une salle de spectacle et un hôtel destiné aux chercheurs. Il est à la fois très contemporain et ancré dans la tradition : ses matériaux sont d’ailleurs récupérés dans les gravats résultant des destructions massives d’anciens logis et réassemblés selon des techniques ancestrales. Est-ce le symbole d’un espoir architectural, ou bien un îlot de résistance où les éléments naturels trouvent encore leur place ? C’est, entre autres, la problématique traitée par le documentaire de Juliette Garcias qu’on reverra avec profit. Renaud Machart
Wa Shan, œuvre de l’architecte chinois Wang Shu. / ARTE
Wa Shan, la maison d’hôtes, documentaire de Juliette Garcias, dans le cadre de la collection « Architectures » (Fr., 2015, 27 min.) Sur Arte + 7 jusqu’au 1er juillet ou sur YouTube. A voir également, une conférence de Wang Shu à Bordeaux.
« On va tout péter » : un western social
Depuis les années 1970, les compressions, délocalisations et autres fermetures d’usines qui accompagnent le vaste mouvement de désindustrialisation de la France nourrissent les riches heures du documentaire, qu’il soit ou non militant. Cette vaste chaîne de films, où le meilleur côtoie le moins bon, produit une dramaturgie propre, où les réminiscences du western abondent : le combat de la dernière chance, le stoïcisme, la solidarité entre les hommes, la trahison à ciel ouvert, le suspense de la survie ou de la mort.
Le documentariste Lech Kowalski a filmé, en immersion, la lutte des ouvriers de l’équipementier automobile GM&S, menacés par une liquidation judiciaire qui risquait de les transformer en chômeurs et de faire exploser leur usine. Cette chronique agitée, intempestive, mais aussi patiente, confraternelle, capte l’extrême dureté de la situation, l’extrême solitude de ce combat et l’abîme d’incertitude et de rancœur sur lequel il débouche. Jacques Mandelbaum
Extrait de « On va tout péter ». / REVOLT CINÉMA
On va tout péter, documentaire français de Lech Kowalski (Fr., 2017, 1 h 39). Disponible jusqu’au 22 août sur arte.tv.
« Man in the Window » : enquête policière en VO
Dernière production audio du Los Angeles Times, Man in the Window (« l’homme à la fenêtre ») raconte le sombre parcours d’un criminel connu pendant des décennies sous le nom de « tueur du Golden State ». Cet exhibitionniste est accusé d’avoir, dans les années 1970 et 1980, cambriolé au moins 200 habitations, agressé et/ou violé des dizaines de femmes et tué au moins 13 personnes, essentiellement en Californie.
Après quarante ans d’enquêtes – pour la plupart bâclées, comme l’explique Paige St. John, journaliste d’investigation et narratrice de Man in the Window – un suspect, Joseph DeAngelo a été appréhendé en 2018 grâce à un service de tests ADN en ligne, utilisé par les Américains pour en savoir plus sur leurs origines ethniques et éventuellement identifier des membres de leur famille. Remarquablement construit et raconté, ce « true crime » en six épisodes (quatre sont actuellement disponibles à l’écoute) donne la parole à de nombreux témoins – victimes ou ayant côtoyé DeAngelo. On ne saurait trop recommander de consulter par ailleurs le site Web de l’émission, qui contient de nombreux documents annexes (photos, vidéos, cartes interactives…) utiles à la compréhension de l’enquête. Audrey Fournier
Joseph DeAngelo à Sacramento en Californie, en mai 2018. / PAUL KITAGAKI JR / AP
Man in the Window, réalisé par Paige St. John, à suivre sur iTunes et la plupart des plates-formes de podcast.