Soudan : les forces de sécurité empêchent une conférence de presse des contestataires
Soudan : les forces de sécurité empêchent une conférence de presse des contestataires
Le Monde.fr avec AFP
Depuis la destitution en avril du président Omar Al-Bachir, renversé par l’armée, les protestataires continuent de réclamer le transfert du pouvoir aux civils.
Des Soudanais manifestent, jeudi 27 juin, à Khartoum contre le pouvoir des militaires. / Hussein Malla / AP
Des paramilitaires soudanais ont empêché, samedi 29 juin, la tenue d’une conférence de presse organisée par un acteur majeur du mouvement de contestation, à la veille d’une grande manifestation contre les généraux au pouvoir, ont annoncé les organisateurs.
Depuis la destitution en avril du président Omar Al-Bachir, renversé par l’armée, les protestataires continuent de réclamer le transfert du pouvoir aux civils et sont engagés dans un bras de fer avec le Conseil militaire de transition.
L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a appelé à une nouvelle mobilisation massive dimanche.
Une de ses composantes majeures, l’Association des professionnels soudanais (SPA), devait organiser samedi soir une conférence de presse pour aborder le rassemblement du lendemain, mais des paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) ont interdit l’événement, selon un chef de la contestation, Ahmed Al-Rabie.
« Avant le début de la conférence, trois véhicules des RSF, avec à leurs bords des hommes armés, sont venus à notre bâtiment et nous ont dit de ne pas organiser » le briefing, a-t-il dit à l’AFP. Ils ont « ordonné à tous ceux qui étaient présents de quitter » les lieux, a-t-il ajouté, rappelant que deux responsables du mouvement avaient été interpellés vendredi.
Un journaliste soudanais ayant assisté à l’incident a confirmé que des hommes armés avaient empêché la tenue de la conférence.
L’appel à manifester dimanche est le premier de cette envergure depuis la dispersion dans le sang le 3 juin d’un sit-in de manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum. Au moins 128 personnes ont été tuées lors de cette opération et durant la répression des jours suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités, de leur côté, ont évoqué un bilan de 61 morts.