Près de 466 000 signatures récoltées pour le référendum sur la privatisation d’ADP
Près de 466 000 signatures récoltées pour le référendum sur la privatisation d’ADP
Par Manon Rescan
Pour que le vote ait lieu, il faut que 4 717 396 Français inscrits sur les listes électorales signent d’ici au 12 mars 2020.
La route est encore longue pour le référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). La procédure, initiée en avril par des parlementaires de droite et de gauche, a reçu le soutien de 465 900 électeurs depuis le début de la collecte le 13 juin, selon les premiers chiffres communiqués par le Conseil constitutionnel lundi 1er juillet. Quelque 14 400 signatures déposées sur le site dédié sont encore en cours de validation par le ministère de l’intérieur.
Pour aboutir à un éventuel référendum, la démarche doit recueillir le soutien de 4 717 396 de Français inscrits sur les listes électorales d’ici au 12 mars 2020, soit un rythme de 17 000 signatures quotidiennes. Selon les chiffres transmis par le Conseil constitutionnel, cette jauge est largement atteinte, avec une moyenne de 26 683 soutiens enregistrés chaque jour depuis le 13 juin. Mais, parmi les instigateurs du RIP, certains s’inquiètent du fléchissement du rythme des soutiens au référendum depuis quelques jours.
Le dépôt de la demande d’organisation d’un référendum sur cette question avait fait figure d’épine dans le pied du gouvernement qui avait pourtant réussi à faire voter par le Parlement la privatisation du groupe ADP dans la loi Pacte en avril. Ce projet est, pour l’heure, en suspens le temps de la procédure.
Des améliorations sur le site
Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel, en charge du contrôle du bon déroulement de la procédure, précise que les réclamations, dont il a été jusque-là saisi, « portent dans une très grande proportion sur le fonctionnement du site Internet dédié ». Le premier jour d’ouverture du site Internet, le dysfonctionnement d’un serveur avait empêché une partie des internautes d’accéder au site. La démarche nécessite, en outre, une très grande minutie dans les informations à fournir pour s’identifier.
« Le site Internet ouvert par le ministère de l’intérieur en vue de recueillir les signatures des citoyennes et citoyens demandant un référendum sur la privatisation d’ADP est dans sa forme actuelle, un obstacle à ce que cette consultation nationale soit un succès », fustigeait, le 26 juin, le député communiste Stéphane Peu dans un communiqué. Il a demandé au ministère de l’intérieur de lui transmettre le cahier des charges qui a conduit à la réalisation du site actuel.
Le ministère de l’intérieur assure, pour sa part, avoir fait plusieurs aménagements depuis le lancement du site en ajustant sa lisibilité sur les téléphones portables, en mettant en ligne un tutoriel vidéo et une Foire aux questions. Face aux accusations de ne pas avoir fait un site suffisamment « ergonomique », le ministère de l’intérieur « assume », comme le fait savoir au Monde Alain Espinasse, secrétaire général adjoint du ministère. Juste avant le début de la collecte des signatures, priorité a été donnée à la création d’une passerelle entre le site du RIP et le répertoire électoral unique, permettant une vérification immédiate de l’inscription des soutiens sur les listes électorales, ainsi qu’à une protection du site contre les cyberattaques.
« Entre ergonomie et sécurité, on avait des arbitrages à faire. On a fait le choix de centrer l’évolution du site sur la sécurisation. Le but a été de créer un site robuste », ajoute-t-il. Dans son communiqué, le Conseil constitutionnel affirme que les améliorations du site depuis le lancement de la procédure ont été réalisées à sa demande par le ministère de l’intérieur « dans le cadre de sa mission de contrôle des opérations de recueil des soutiens ».