Mme Redouane est morte à l’hôpital, le 3 décembre 2018, deux jours après avoir été grièvement blessée par une grenade alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de son appartement. / GERARD JULIEN/AFP

Les proches de Zineb Redouane ont déposé une nouvelle plainte pour « faits de faux en écriture publique aggravés », contestant qu’une caméra de surveillance ait été hors d’usage comme l’écrit l’IGPN, a-t-on appris auprès de leur avocat.

Selon la plainte, déposée le 5 juillet par Me Yacine Bouzrou, que Le Parisien évoque dans son édition du samedi 6 juillet et dont l’AFP a eu copie, la caméra de surveillance la plus proche de la scène du drame, le 1er décembre 2018, a été déclarée « inopérante » par les enquêteurs de l’IGPN qui ont conduit l’enquête préliminaire. Sur les images des autres caméras, aucune identification n’est possible.

« La seule caméra qui n’aurait pas fonctionné le jour des faits serait donc celle qui était positionnée à proximité immédiate du lieu d’où la grenade lacrymogène a été tirée », selon la plainte.

Fin juin, quatre des cinq enfants de la victime, Zineb Redouane, ont déposé une première plainte contre X pour « dissimulation de preuves », après que le capitaine des CRS présent lors de la manifestation eut refusé de transmettre aux enquêteurs de l’IGPN les fusils lanceurs de grenades utilisés le 1er décembre, lors de la manifestation en marge de laquelle Mme Redouane avait été grièvement blessée. Ses proches accusent aujourd’hui les enquêteurs de vouloir « entraver la manifestation de la vérité dans l’enquête sur les circonstances » de sa mort.

« Toutes ces manœuvres, armes non expertisées, caméra hors service, faux procès-verbaux, s’apparentent à une association de malfaiteurs en vue de commettre des faits de faux en écriture publique aggravés et dissimulation de preuves », estime Me Bouzrou accusant le procureur de la République de Marseille « d’avoir tenté d’étouffer l’affaire ».

L’enquête est en cours de dépaysement, notamment en raison de la présence le soir des faits sur le terrain d’un vice-procureur de Marseille, qui avait été chargé ensuite du début de l’enquête.

Mme Redouane est morte à l’hôpital, le 3 décembre 2018, deux jours après avoir été grièvement blessée par une grenade alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de son appartement. En bas de son immeuble, de violents incidents avaient éclaté après des manifestations contre l’habitat insalubre, pour le climat et des « gilets jaunes ».