Natation en eau libre : pour Aurélie Muller, c’est la qualification pour les JO de Tokyo, ou l’arrêt
Natation en eau libre : pour Aurélie Muller, c’est la qualification pour les JO de Tokyo, ou l’arrêt
Par Eline Wisnicki
Dimanche, aux Mondiaux de natation, en Corée du Sud, la nageuse française vise le top 10 sur le 10 km en eau libre, synonyme de qualification pour les Jeux 2020, où elle espère remporter sa première médaille olympique.
Dimanche 14 juillet, la nageuse de Sarreguemines (Moselle) disputera le 10 km en eau libre, lors des Mondiaux de natation 2019, à Yeosu (Corée du Sud). / ATTILA KISBENEDEK / AFP
Aux Jeux Olympiques de Rio, en 2016, elle s’était vue retirer sa médaille d’argent vingt minutes après la fin de l’épreuve. La Française Aurélie Muller avait été disqualifiée du 10 km en eau libre, pour avoir gêné l’Italienne Rachele Bruni lors de la touche sur la plaque d’arrivée. Son histoire malheureuse avait fait le tour du monde. Trois ans plus tard, elle est de retour. Déterminée.
Dimanche 14 juillet, la nageuse de Sarreguemines (Moselle) disputera le 10 km en eau libre, lors des Mondiaux de natation 2019, à Yeosu (Corée du Sud). L’occasion de remporter une nouvelle couronne mondiale. Mais la double championne du monde du 10 km en eau libre (2015 et 2017) a surtout un autre objectif en tête : atteindre le top 10, synonyme de qualification pour les Jeux Olympiques 2020, à Tokyo.
Aurélie Muller est catégorique. « Je viens en Corée du Sud pour avoir ma qualification. C’est le plus important pour moi. Evidemment, s’il y a une opportunité de victoire, je ne vais pas la refuser. Mais, ce que j’ai en ligne de mire, c’est Tokyo. Si je ne me qualifie pas, j’arrête de nager », affirme-t-elle.
L’après-Rio
Oublier la disqualification de Rio n’a pas été chose facile. Après les Jeux, l’athlète, alors âgée de 26 ans, se sentait « plus proche de la fin que du début ». Elle a souhaité « se ressourcer pour mieux appréhender les quatre prochaines années ».
« J’avais envie de faire quelque chose qui change complètement de mon quotidien, quelque chose d’atypique, pour me libérer », explique la nageuse.
Pour sortir de sa routine, Aurélie Muller se lance un nouveau défi, en 2017 : participer au marathon aquatique de Santa Fe. En neuf heures, elle boucle 57 km dans le fleuve Coronda, en Argentine, et finit en troisième position. Une épreuve totalement inédite pour la nageuse, mais aussi « un point final » après Rio. « J’ai fait ce marathon pour me vider. C’était un nouveau commencement », confie la nageuse.
Quelques mois plus tard, elle remporte sa deuxième couronne mondiale à Budapest. Puis, l’année suivante, en 2018, la Sarregueminoise décide d’entamer un BTS diététique dans une école privée à Montpellier. « J’ai fait cette année d’études pour avoir un deuxième projet à côté du sport. Je voulais m’ouvrir à autre chose », raconte-t-elle. S’ouvrir à autre chose et ce, sans aménagement pour la natation. « Je ne faisais qu’un seul entraînement par jour », précise-t-elle.
Retour à la compétition internationale
Aurélie Muller reprend l’entraînement lors de la saison 2018-2019. « Ça n’a pas été simple. Il a fallu réapprendre à mon corps », explique la nageuse. Mais la double championne du monde finit par retrouver son rythme. Elle fait, chaque jour, six heures d’entraînement, où elle parcourt entre 15 et 20 km, et deux séances de musculation.
Ses efforts paient. Aurélie Muller a fait son retour sur la scène internationale, en novembre 2018 à Abu Dhabi. « Pendant que vous faisiez dodo, j’ai fait cinquième à la finale des étapes de la Coupe du monde d’Abu Dhabi. Première Française et préqualifiée pour les Mondiaux », annonce-t-elle sur son compte Twitter.
Pendant que vous faisiez dodo, j'ai fait 5ème à la finale des étapes de la Coupe du Monde d' Abu Dhabi.1ère frança… https://t.co/y1oMoOiWTb
— Aure_Muller (@Aurélie Muller)
Aurélie Muller revient d’un stage de dix jours au Japon, dévolu à la préparation des Mondiaux en Corée du Sud. L’occasion pour l’athlète, une fois de plus, de se focaliser sur son objectif principal : Tokyo-2020. « C’était un bon test pour les Mondiaux, mais aussi et surtout, pour les Jeux de l’année prochaine car c’est au Japon. Il fallait s’adapter au décalage horaire et aux conditions atmosphériques », explique la Sarregueminoise.
Si la nageuse confie faire « un peu plus attention de l’aspect autoritaire des juges » depuis sa mésaventure à Rio, elle assure que « son rêve de sport n’a pas changé ». A 29 ans, Aurélie Muller fait de son expérience une force. Et elle n’a qu’une seule chose en tête : obtenir cette médaille olympique qui l’a fait tant fantasmer.