« Yuli » : des faubourgs de La Havane au Royal Ballet
« Yuli » : des faubourgs de La Havane au Royal Ballet
Par Thomas Sotinel
Signée de l’Espagnole Iciar Bolain, la mise en scène de l’itinéraire du danseur cubain Carlos Acosta suit les règles de la biographie filmée.
Carlos Acosta est né dans un quartier populaire de La Havane en 1973. Trente ans plus tard, il était Principal Guest Artist au Royal Ballet de Londres. La cinéaste espagnole Iciar Bolain et le scénariste attitré de Ken Loach, Paul Laverty, ont voulu faire de son itinéraire un roman d’apprentissage et la chronique de l’effritement du rêve socialiste cubain. La tentative est ambitieuse de circuler dans le temps tout au long du récit et mêler intimement développement artistique et analyse historique. C’est beaucoup pour un seul personnage, fût-il un danseur virtuose et le film ploie sous un pathos auquel échappait récemment Noureev.
Couleurs vives
Recourant à la vieille technique du changement d’interprète au fil des ans (arrivé à l’âge adulte, c’est Carlos Acosta qui tient son propre rôle), plutôt qu’aux sortilèges du numérique, Yuli raconte l’histoire d’un enfant rebelle, qui préfère le hip-hop aux musiques de ballet, celle d’une adolescence qui coïncide avec les années de disette qui suivirent l’effondrement du bloc socialiste et enfin l’épanouissement, en Europe, d’un talent cultivé sous les tropiques. On retrouvera, peints en couleurs vives, l’affrontement avec le père, la soumission à la discipline de l’apprentissage et l’apothéose, sans que jamais ces épisodes ne parviennent à l’intensité que voudraient leur prêter les auteurs.
YULI - Bande annonce
Durée : 00:59
Film espagnol d’Iciar Bolain, avec Carlos Acosta, Santiago Alfonso, Keyvin Martinel, Edilson Manuel Olbera Nuñez. (1 h 50).
Sur le web : arpselection.com,