Après trois mois de grève aux urgences, plus de 200 services touchés
Après trois mois de grève aux urgences, plus de 200 services touchés
Le Monde.fr avec AFP
Déplorant la dégradation des conditions d’accueil des patients, les grévistes réclament plus de lits, d’embauches et des hausses de salaires.
Urgences : comment expliquer la crise dans les hôpitaux ?
Durée : 04:23
La grève dans les urgences n’en finit pas de s’étendre. Démarré voilà plus de trois mois à Paris, le mouvement de contestation touche désormais 203 services, selon un communiqué publié mardi 23 juillet par le collectif L’Inter-Urgences, ainsi qu’une « vingtaine de services en grève mais pas avec le collectif ».
Déplorant la dégradation des conditions d’accueil des patients, les grévistes réclament toujours plus de lits, d’embauches et des hausses de salaires. Pour tenter d’apaiser cette colère, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, avait annoncé, mi-juin, que 70 millions d’euros seraient débloqués pour financer une prime de risque de 100 euros net mensuels pour les personnels des urgences et faciliter les recrutements dans les services en tension cet été. Une annonce insuffisante pour les grévistes, qui ont battu le pavé début juillet.
Des avancées sont néanmoins observées dans plusieurs hôpitaux. « Dans un certain nombre d’endroits, les directions essayent de faire des propositions pour avoir des protocoles d’accord locaux », a constaté M. Prudhomme (CGT), citant, par exemple, la fin de la grève aux urgences de Libourne (Gironde). A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), où la direction s’est dite prête à la création de 230 postes dans ses vingt-cinq services d’urgences, les soignants de Trousseau ont, eux aussi, décidé d’« arrêter » localement la grève « il y a quinze jours ».
Une journée d’action le 11 septembre
A Saint-Antoine, d’où est parti le mouvement après une série d’agressions, les personnels ont massivement soutenu les propositions de l’AP-HP tout en décidant de maintenir la grève, les « revendications nationales » n’étant « pas satisfaites », selon le collectif. Ce dernier dénonce notamment le manque de lits conduisant aux « hospitalisations brancard » – un point que doit aborder le rapport d’une mission nationale prévu pour novembre.
En attendant, le collectif, qui réunit son comité de grève samedi, prévoit de lancer un site Internet « pour communiquer en temps réel » de la réalité du terrain. De leur côté, les syndicats espèrent étendre le mouvement à l’ensemble du monde hospitalier à la rentrée, selon Christophe Prudhomme, qui envisage « une journée d’action le 11 septembre ».
L’argent débloqué pour les urgences est « pris sur d’autres services », a insisté l’infirmier Hugo Huon, président de L’Inter-Urgences. Lui plaide pour une « augmentation globale du budget des hôpitaux ».