Navire militaire au large de Lagos, le 20 mars 2019. Le Nigeria est l’un des premiers pays touchés par la piraterie dans le golfe de Guinée. / PIUS UTOMI EKPEI / AFP

La piraterie maritime dans le golfe de Guinée est une « menace pour tous les pays », au moment où le continent a adopté un traité de libre-échange (Zeclaf) pour stimuler le commerce intra-africain, a déclaré, mercredi 24 juillet, le ministre ghanéen de la défense, Dominic Nitiwul, lors d’une rencontre internationale à Accra.

« Les menaces à la sécurité et à la sûreté maritimes transcendent les frontières et affectent le commerce international. Une menace pour un pays côtier est une menace pour tous les pays, côtiers ou enclavés », a-t-il dit. « La mer est l’autoroute du commerce mondial et la volonté de l’Afrique (de créer) une zone de libre-échange continentale ne peut aboutir sans un domaine maritime sécurisé. »

Le ministre a rappelé que le secteur maritime constituait l’épine dorsale de l’économie du Ghana, dont les ports voient transiter 80 % du commerce international du pays.

La zone de libre-échange continentale doit à terme constituer un marché de 1,2 milliard de personnes et permettre de faire passer les échanges intra-africains de 15 % à 60 %, selon l’Union africaine.

« Nette diminution »

La rencontre d’Accra rassemble experts et hauts responsable américains et africains de la marine, pour renforcer la lutte contre la piraterie maritime, mais aussi la pêche illégale et les activités criminelles comme la contrebande ou le trafic de drogue.

Les eaux du golfe de Guinée sont les plus dangereuses du monde, selon le Bureau maritime international (BMI).

Au total, 73 % des enlèvements et 92 % des prises d’otages en mer recensés par le BMI ont lieu dans cette zone, notamment au large du Nigeria, de la Guinée, du Togo, du Bénin et du Cameroun.

Dix marins turcs ont été enlevés à la mi-juillet par des hommes armés au large de la côte nigériane, où les enlèvements pour rançon sont fréquents.

Les attaques dans la région semblent toutefois en « nette diminution » en raison de la mobilisation d’un plus grand nombre de navires militaires contre les pirates.

Le Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, a fait état de quatorze attaques de piraterie au premier trimestre de cette année, contre vingt-deux pour la même période en 2018.