« Gilets jaunes » : une information judiciaire ouverte pour violences policières à Toulon
« Gilets jaunes » : une information judiciaire ouverte pour violences policières à Toulon
Le Monde.fr avec AFP
Un commandant de police avait été filmé en janvier, en train de frapper un homme lors d’une manifestation de « gilets jaunes » à Toulon. Les images avaient suscité de vives réactions.
Dans cette vidéo, l’officier de police est filmé frappant au visage le jeune homme posté contre le mur, à Toulon, le 5 janvier.
Un commandant de police avait été filmé en janvier, en train de frapper un homme lors d’une manifestation de « gilets jaunes » à Toulon : six mois après, une information judiciaire a été ouverte, a fait savoir vendredi 26 juillet le parquet de Toulon. « J’ai saisi un juge d’instruction pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », a indiqué à l’Agence France-Presse Bernard Marchal, procureur de la République de Toulon, confirmant une information du journal Libération.
Cette saisie « contre X » vise des violences commises le 5 janvier par le commandant de police Didier Andrieux, responsable par intérim des forces de police locales, filmé par des « gilets jaunes » en train de procéder à l’interpellation musclée d’un homme. Les images, le montrant en train de lui asséner des coups au visage alors que l’individu semblait maîtrisé par ses collègues policiers, avaient suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.
Dans un premier temps, le parquet de Toulon avait ouvert une information judiciaire contre trois « gilets jaunes », dont l’homme visible dans la vidéo – qui ne portait pas de gilet jaune –, pour « outrages et violences volontaires à l’égard de personnes dépositaires de l’autorité publique ». L’homme interpellé par le commandant Andrieux était notamment suspecté de porter un tesson de bouteille à la main.
VIDÉO - Un policier a été filmé en train de frapper plusieurs personnes aujourd'hui avenue Vauban à Toulon
Durée : 01:21
Le parquet de Toulon, qui n’avait pas jugé utile dans un premier temps d’enquêter sur les conditions de l’interpellation, s’était ravisé 24 heures plus tard, après une décision de la préfecture d’engager de son côté une enquête administrative. Le procureur de la République avait alors confié à son tour une enquête judiciaire à l’inspection générale de la police nationale (IGPN).
Coups disproportionnés
C’est sur la base du rapport remis à la fin de juin par l’IGPN que M. Marchal a décidé cette semaine d’ouvrir une information judiciaire. Selon Libération, la « police des polices » indique dans son rapport que l’homme n’était pas porteur d’un objet dangereux et que les coups portés au visage par le policier n’étaient « ni proportionnés ni nécessaires ».
Toutefois, selon une source proche du dossier interrogée par l’AFP, l’enquête judiciaire montre que l’homme « avait bien un tesson de bouteille dans la main ». Cette enquête affirme aussi que les premiers coups portés par le commandant Andrieux sont légitimes, mais qu’il y a « deux coups » (les deux derniers) « pour lesquels l’IGPN n’a pas pu établir de manière certaine la légitimité », ce qui ne veut pas forcément dire qu’il y a faute, selon cette source.
Le parquet de Toulon précise qu’un seul et même juge d’instruction est saisi des deux volets de l’affaire, les violences policières supposées d’un côté et les outrages et violences présumés des manifestants de l’autre.
Violences policières : les images décryptées #LesDécodeurs
Durée : 13:26