Soul, données et fonte des glaciers : trois documentaires à voir en replay
Soul, données et fonte des glaciers : trois documentaires à voir en replay
Chaque samedi, « La Matinale » vous propose une sélection de programmes à voir en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
Après la canicule, ce week-end d’orages vient à point nommé pour nous rafraîchir et vous donner l’occasion de rattraper les meilleurs programmes de la semaine. Au menu : trois documentaires, du plus léger au plus anxiogène...
Stax, le label « mixte » qui a révolutionné la soul
L’entrée de la salle de concert du Label Stax, à Memphis (Tenessee), en 1965. / ARTE TV
Moins connue de ce côté-ci de l’Atlantique que sa rivale du Nord, la Motown, la maison de disques Stax, née à Memphis (Tennessee) en 1958, est pourtant à l’origine des plus grands tubes rhythm and blues et soul des années 1960. Elle est aussi le premier exemple d’un label musical où musiciens blancs et noirs jouent côte à côte, avec le groove pour seul moteur.
Dans le cadre du « Summer of Freedom », Arte propose un documentaire inédit particulièrement riche en témoignages. A l’origine, Stax est le rêve d’un employé de banque blanc fan de country, Jim Stewart. Avec l’aide de sa sœur, Estelle Axton, il achète un cinéma à l’abandon en plein ghetto noir et y installe un studio d’enregistrement. Une curiosité dans cette ville du Sud où les lois dites « Jim Crow », sur la ségrégation raciale, qui concerne également la musique, sont strictement appliquées.
Porté par les succès commerciaux et l’excellence des musiciens signés par le label, Stax devient une sorte de « laboratoire intégrationniste ». Alors que les tensions raciales commencent à monter à travers le pays, musiciens blancs et noirs y enregistrent ensemble des sessions qui deviendront bientôt des standards.
Stax connaît son apogée en 1965 grâce à Otis Blue, l’album qui propulsera Otis Redding au sommet des charts et fera de lui l’une des voix inoubliables de la décennie. Si les années qui ont conduit à la faillite de Stax en 1975 sont curieusement escamotées – c’est d’autant plus dommage que cette faillite n’est pas liée au manque de succès du catalogue mais à des malversations financières –, ce documentaire rappelle de manière intéressante le contexte particulier dans lequel s’est épanoui ce label « mixte », unique en son genre aux Etats-Unis. Audrey Fournier
Stax, le label soul légendaire. Documentaire de Lionel Baillon et Stéphane Carrel (France, 2018, 53 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 24 septembre.
Plongée dans les eaux troubles de Cambridge Analytica
Carole Cadwalladr, journaliste au « Guardian », dans « The Great Hack ». / AP
Facebook est votre ennemi ? Vous n’avez pas compris grand-chose au scandale Cambridge Analytica ? The Great Hack est le documentaire qu’il vous faut pour prendre du recul sur cette affaire tentaculaire, qui a durablement modifié la perception qu’ont les autorités et les régulateurs du monde entier du réseau social.
Au départ écrit pour dévoiler le fonctionnement de l’industrie des données personnelles, The Great Hack est devenu la chronique de l’affaire Cambrige Analytica, qui a éclaté en mars 2018 après les révélations du lanceur d’alerte Christopher Wylie. Celles-ci ont permis d’apprendre que l’entreprise britannique cofondée par Steve Bannon avait été utilisée par les républicains lors de la campagne électorale présidentielle américaine de 2016. Cambridge Analytica est également soupçonnée d’être intervenue dans des campagnes en faveur du Brexit et du mouvement Leave.EU.
Si The Great Hack dure près de deux heures, il ne contient pas de révélations majeures sur cette affaire aux multiples ramifications. Mais le documentaire réussit le pari de dérouler correctement les faits, mêlant images issues de l’actualité, auditions parlementaires, archives YouTube, ou séquences tournées sur le vif, bourrées de punchlines, lorsque les réalisateurs interviewent des acteurs-clés de l’affaire (militants, journalistes, anciens employés, avocats…).
On suit comme un thriller les révélations menées tambour battant et les destins croisés des protagonistes qui se sont ouverts aux réalisateurs. The Great Hack évite l’écueil du sensationnalisme grâce aux explications des protagonistes face aux questions complexes, mais fondamentales, posées par cette affaire. Michaël Szadkowski
The Great Hack, documentaire américain de Jehane Noujaim et Karim Amer (EU, 2019, 103 min). Disponible à la demande sur Netflix.
Péril imminent pour les beautés alpines
[TEASER] Les Alpes, le défi climatique - 24/07/2019
Durée : 02:28
Depuis treize ans, Morad Aït-Habbouche, ancien reporter de guerre, parcourt la planète pour révéler sa beauté fragile et les multiples dangers qui la guettent à travers Sale temps pour la planète, série documentaire de qualité proposant quatre ou cinq épisodes par saison. Pour cette treizième saison, la direction de France 5 a choisi de se concentrer sur la France avec des sujets consacrés aux Landes de Gascogne, à la Martinique, aux Alpes-Maritimes. Ainsi que cet édifiant épisode consacré au massif alpin, l’un des plus beaux panoramas au monde dont l’avenir, climatique mais aussi économique, est mis en danger par le réchauffement d’une planète en péril.
Recul des glaciers, éboulements, inondations, absence de plus en plus fréquente de neige, les problématiques sont nombreuses. De Chamonix à la frontière italo-suisse en passant par Tignes, La Clusaz, Thônes ou Autrans-Méaudre, les reporters de la série ont enquêté et fait parler des témoins : géomorphologue, géologue, guide de haute montagne, maire de station de ski.
D’inquiétants extraits vidéo montrent des chutes spectaculaires de pierres, des coulées de boue, une route coupée, des villages évacués de justesse face aux parois gelées qui résistent de plus en plus mal à la hausse des températures. Les glaciers agonisent, la neige se fait plus rare, moins épaisse, et toute l’économie des sports d’hiver s’en trouve bouleversée. Alain Constant
Alpes, le défi climatique, de Morad Aït-Habbouche (France, 2019, 55 min). Disponible à la demande sur France.tv jusqu’au 23 août.