Mozambique : signature d’un accord de paix défintif entre le pouvoir et la Renamo
Mozambique : signature d’un accord de paix défintif entre le pouvoir et la Renamo
Le Monde.fr avec AFP
L’ex-rébellion, devenue un parti politique dans les années 1990, doit désarmer 5 221 combattants, dont certains seront réintégrés à l’armée ou à la police.
Filipe Nyusi (à gauche), le président du Mozambique, et le leader de la Renamo, Ossufo Momade, montrent l’accord de cessez-le-feu signé à Gorongosa, le 1er août 2019. / STRINGER / AFP
La Résistance nationale du Mozambique (Renamo), ancienne rébellion devenue le principal parti d’opposition au Mozambique, a signé mardi 6 août un traité de paix définitif avec le gouvernement de Maputo, vingt-sept ans après la fin de la première guerre civile.
Le président, Filipe Nyusi, et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, ont signé le document sur la place de la Paix, à Maputo, en présence de responsables venus de tout le continent et sous les applaudissements de milliers de spectateurs.
L’annonce de la signature d’un accord de paix survient deux mois et demi avant les élections générales prévues le 15 octobre dans cette ancienne colonie portugaise du sud-est de l’Afrique. Le 1er août, un accord de cessez-le-feu avait déjà été signé publiquement par les deux leaders dans le Parc national de Gorongosa, dans le centre du Mozambique.
La Renamo s’était transformée en parti politique à l’issue d’une guerre civile de seize ans (1976-1992), mais elle avait repris les armes en 2013 contre le gouvernement dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo). Un cessez-le-feu avait été déclaré en 2016, suivi de négociations de paix.
Mais deux précédents accords de paix avaient déjà échoué, la Renamo n’ayant jamais totalement désarmé et ayant maintenu une partie de ses combattants dans les montagnes du centre du pays. Le parti accusait le gouvernement de ne pas respecter ses engagements.
Nouvelle loi d’amnistie
En vertu du fragile accord de paix conclu après ces négociations, certains des combattants désarmés de la Renamo doivent intégrer l’armée et la police nationale, d’autres être réinsérés dans la vie civile grâce à une aide financière.
L’ex-rébellion a commencé au début d’août le désarmement de ses membres armés. Au total, 5 221 combattants de la Renamo doivent remettre leurs armes au gouvernement, ce qui devrait mettre un terme à un processus de négociations lancé par le leader historique de la Renamo, Afonso Dhlakama, mort en mai 2018, et repris par son successeur, Ossufo Momade.
M. Momade a été élu député de la province de Nampula (nord) en 2015, mais il n’a assisté qu’à quelques sessions parlementaires durant les premiers mois de son mandat.
Le 29 juillet, le Parlement avait approuvé une nouvelle loi d’amnistie pour tous les crimes commis durant le conflit entre le gouvernement et la Renamo depuis 2014. Elle concerne les combattants de la Renamo qui ont attaqué des civils et des équipements gouvernementaux. Elle ouvre aussi la voie à un départ de M. Momade de son repaire dans la montagne.