Les trois plans d’aide consécutifs accordés à la Grèce depuis 2010 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, en échange de réformes, n’ont toujours pas remis le pays sur les rails de la croissance. | ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS

A quelques jours du vote d’un nouveau train de mesures d’austérité par le Parlement, la Grèce a commencé l’année 2017 par un recul de son PIB, a annoncé l’Autorité des statistiques du pays Elstat, lundi 15 mai.

Le PIB a reculé de 0,1 % au premier trimestre par rapport au quatrième de 2016 et de 0,5 % par rapport au premier trimestre 2016, selon Elstat. Les trois plans d’aide consécutifs accordés à la Grèce depuis 2010 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, en échange de réformes, n’ont toujours pas remis le pays sur les rails de la croissance. L’année 2016 s’annonçait un peu meilleure mais elle a fini sur une croissance zéro.

Le gouvernement révoit ses perspectives à la baisse

Une croissance cette fois assez nette est censée revenir en 2017, mais la Commission européenne a d’ores et déjà révisé à la baisse sa prévision, de 2,7 % à 2,1 %. Pour sa part, le gouvernement grec a abaissé sa prévision de croissance 2017 de 2,7 % à 1,8 % dans son projet de budget à mi-parcours, en raison des incertitudes provoquées par les retards accumulés au cours de la dernière revue des réformes comprises dans son plan d’aide.

Au-delà de 2017, Athènes prévoit, dans son rapport publié samedi, une croissance de 2,4 % pour l’année 2018 et de 2,6 % pour l’année 2019. Ces prévisions sont inférieures à celles de la Commission européenne.

Jeudi l’Assemblée se prépare à voter une nouvelle série de mesures d’austérité afin que la Grèce puisse bénéficier d’une nouvelle tranche de prêts internationaux qui lui permettront surtout de rembourser ses prêts précédents. Ces mesures à appliquer en 2019 et 2020 (soit deux ans de plus que le plan en vigueur qui s’achève en 2018) prévoient de nouvelles hausses d’impôts et des baisses des retraites d’un montant total de 4,5 milliards d’euros, explique l’Agence de presse grecque (ANA).

Ces nouvelles concessions sont cependant supposées faciliter l’ouverture d’une discussion avec les créanciers du pays sur l’allégement de l’énorme dette publique. En prélude à ce vote, les syndicats du privé et du public (GSEE et Adedy) ont appelé à une grève générale de vingt-quatre heures mercredi pour protester contre ce nouveau tour de vis.