Alexeï Navalny est très suivi sur les réseaux sociaux. / Tatyana Makeyeva / REUTERS

L’étau du Kremlin se resserre autour d’Alexeï Navalny. Les comptes de son organisation et de ses collaborateurs ont été gelés par le tribunal de Presnenski, jeudi 8 août, alors que l’opposant principal de Vladimir Poutine est toujours en prison, sur fond de répression d’un important mouvement de contestation à Moscou.

Kira Iarmych, la porte-parole de l’opposant, a indiqué sur Twitter que le compte bancaire de l’équipe de M. Navalny a également été bloqué, bien qu’il « ne figure pas dans cette affaire ». Le Comité d’enquête russe a annoncé, samedi dernier, l’ouverture d’une affaire judiciaire pour « blanchiment » contre l’organisation de M. Navalny, accusée d’avoir reçu de manière illégale des sommes atteignant près d’un milliard de roubles (13,8 millions d’euros). Les domiciles de plusieurs proches de M. Navalny ont également été perquisitionnés, jeudi.

Des enquêtes sur les élus russes

L’organisation de l’opposant est à l’origine de nombreuses enquêtes sur le train de vie fastueux et la corruption au sein de l’élite russe. Ignoré des médias publics, il est très présent sur les réseaux sociaux, où ses publications sont abondamment partagées. Celle accusant le premier ministre, Dmitri Medvedev, de se trouver à la tête d’un empire immobilier totalise ainsi 31,5 millions de vues sur YouTube.

Dans une enquête diffusée la semaine dernière, l’organisation accuse l’adjointe au maire de Moscou Natalia Sergounina d’avoir détourné des milliards de roubles d’argent public dans la gestion du parc immobilier de la mairie.

Navalny n’exclut pas avoir été « empoisonné »

Cette affaire intervient au moment où les autorités russes sont confrontées à l’un des mouvements de contestation les plus importants depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012. Deux manifestations non autorisées exigeant des élections libres à Moscou ont débouché respectivement sur près de 1 400 puis d’un millier d’interpellations. La quasi-totalité des figures de l’opposition ont été condamnées à de courtes peines de prison pour des appels à manifester.

Alexeï Navalny purge actuellement une peine de trente jours de prison pour ce même motif. Hospitalisé fin juillet pour une « grave réaction allergique » puis renvoyé en cellule, il n’exclut pas avoir été « empoisonné ».