Des excavatrices dans la cathédrale Notre-Dame, le 17 juilet 2019. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

La reprise du chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris est prévue pour le 19 août, dès lors que la garantie sera « apportée qu’il répond intégralement aux prescriptions de l’inspection du travail », a indiqué vendredi 9 août dans un communiqué le préfet de la région d’Ile-de-France.

Le chantier devait redémarrer le 12 août après avoir été interrompu le 25 juillet, mais les examens liés à la contamination au plomb ont retardé sa reprise.

Des opérations de mise en place d’équipements et de procédures nouvelles permettant cette reprise devraient être effectuées d’ici à la fin de la semaine prochaine. Elles visent d’une part à « assurer une protection et une sécurité optimales aux personnels intervenant sur le chantier » et, d’autre part, à « garantir un strict contrôle des entrées et sorties, empêchant toute sortie d’élément polluant vers l’extérieur ».

« Une fois les opérations en cours achevées, et dès lors qu’il y aura la garantie que le dispositif est fonctionnel et répond intégralement aux prescriptions émises par l’inspection du travail, Michel Cadot, préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, autorisera la reprise des travaux du chantier de la cathédrale. Le chantier pourrait ainsi reprendre à compter du 19 août », a précisé le communiqué.

Nouveaux protocoles de sécurité

Un collectif de syndicats CGT et d’associations avait demandé jeudi dernier le « confinement total du site » pollué au plomb, et la création d’un centre de suivi sanitaire. La suspension était intervenue après une visite de l’inspection du travail le 19 juillet, qui avait vérifié si les règles de sécurité concernant la décontamination des travailleurs étaient suffisantes.

De nouveaux protocoles de sécurité ont été élaborés et deux unités de décontamination ont été livrées. L’une d’elles a été installée entre la base-vie des travailleurs et le chantier. Elle doit être testée « pour s’assurer de sa parfaite opérationnalité ». Un système de contrôle des entrées par badge, des dispositifs de nettoyage des vêtements de travail devraient fonctionner d’ici à la fin de la semaine prochaine. Le chantier pourra monter en puissance progressivement à partir du 19 août, en fonction aussi des conditions météorologiques.

Pendant l’incendie qui a ravagé la cathédrale, le 15 avril, plusieurs centaines de tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu et se sont en partie volatilisées sous forme de particules. Les travailleurs sur le chantier ont été potentiellement exposés.

Gel absorbant

Des taux de plomb, auxquels les enfants sont particulièrement exposés, ont été relevés aux alentours, et un groupe scolaire a été fermé sine die pour travaux de nettoyage.

Le nombre d’enfants dépistés a doublé en juillet et se monte désormais à 175, selon un bilan publié mardi par l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.

Sous la supervision de la Direction régionale pour l’action culturelle d’Ile-de-France (DRAC), les sols du parvis et des rues bordant la cathédrale doivent être décontaminés au plomb qu’ils ont absorbé, par deux procédés – dépose par une couche de gel absorbant et jet à haute pression avec emploi de tensioactif. Ces travaux devraient s’effectuer la semaine prochaine et la semaine suivante en plusieurs phases.

Le président, Emmanuel Macron, avait fixé l’objectif d’une reconstruction en cinq ans, mais la première phase, celle des travaux de consolidation, n’est pas complètement achevée.

Au cœur du chantier de Notre-Dame de Paris ravagée par l'incendie
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