Au Pakistan, des fonctionnaires auraient délivré des faux papiers à des djihadistes contre des pots-de-vin
Au Pakistan, des fonctionnaires auraient délivré des faux papiers à des djihadistes contre des pots-de-vin
Les services secrets enquêtent sur une quarantaine d’employés qui se seraient laissé corrompre pour 100 à 200 dollars.
Les autorités pakistanaises enquêtaient mercredi 19 août sur des fonctionnaires soupçonnés d’avoir délivré de faux papiers d’identité à des djihadistes, dont certains liés à Al-Qaida, en échange de pots-de-vin d’une centaine de dollars.
L’Inter-Services Intelligence (ISI), la principale agence du renseignement pakistanais, a découvert cette pratique frauduleuse au sein de la National Database & Registration Authority (Nadra), l’organisme qui délivre les cartes d’identité, lors d’une opération antiterroriste en cours à Karachi, dans le sud du pays. Une note interne consultée par l’Agence France-Presse révèle que « de nombreux responsables de la Nadra ont facilité l’obtention de faux papiers par des mécréants et des terroristes », pour une somme allant de 100 à 200 dollars.
Quarante employés, dont deux hauts gradés, impliqués
Selon cette note, de faux documents ont été délivrés de cette manière au Saoudien Adnan Choukridjouma, chef des opérations extérieures d’Al-Qaida, soupçonné d’être impliqué dans un projet d’attentat contre le métro de New York en 2009, tué en décembre 2014 lors d’une opération dans une zone tribale proche de l’Afghanistan. Trois Ouzbeks arrêtés au Qatar pour un vol de banque, et des dizaines de Chinois auraient aussi bénéficié des largesses de fonctionnaires de la Nadra pour obtenir de fausses pièces d’identité.
Les services secrets pakistanais enquêtent sur une quarantaine d’employés de la Nadra au total, dont deux anciens hauts gradés de l’armée, impliqués dans cette affaire.
Dans un rapport diffusé l’an dernier, la Federal Investigation Agency (FIA), un organisme public, estimait qu’au cours des dernières années plus de 50 000 fausses cartes d’identité pakistanaises avaient été délivrées à des immigrants illégaux, dont une majorité d’Afghans.