RAID, GIGN, BRI : qui fait quoi ?
RAID, GIGN, BRI : qui fait quoi ?
Par Pierre Breteau
Le point sur le fonctionnement et les missions de ces unités d’élite, appelées à intervenir lors des attentats terroristes.
Des membres du RAID, le 18 novembre 2015 à Saint-Denis. | LIONEL BONAVENTURE / AFP
Mercredi 18 novembre, le RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion) est intervenu dans un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où des coups de feu avaient été tirés sur des fonctionnaires de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) venus effectuer une perquisition.
Si les policiers de la BRI de Paris étaient en première ligne, c’est qu’ils sont compétents en matière de police judiciaire (l’enquête), alors que le RAID est essentiellement une unité d’intervention.
1. Le RAID, une force d’intervention policière
Créé en 1985, le RAID a pour mission de lutter contre le grand banditisme, la criminalité organisée et le terrorisme. Il est directement rattaché à la Direction générale de la police nationale. C’est cette unité qui avait mis fin à la prise d’otage de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier, et qui avait assuré la « neutralisation » de Mohamed Merah en 2012, ou encore l’arrestation des membres d’Action directe en 1987.
Selon les zones de compétence de la police et de la gendarmerie, le RAID intervient plus volontiers dans les zones urbaines, comme c’était le cas à Saint-Denis mercredi 18 novembre.
Depuis le mois d’avril 2015, le RAID a intégré comme des antennes locales les sept GIPN (Groupes d’intervention de la police nationale) situés en métropole. Le GIPN ne concerne désormais plus que l’outre-mer.
2. Le GIGN, une unité militaire
Le GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) est l’équivalent militaire du RAID, mais c’est lui qui est le plus ancien. Créé en 1972 après la prise d’otage d’athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich, le GIGN a plutôt pour vocation d’intervenir dans les zones rurales, mais l’unité a travaillé main dans la main avec le RAID lors des attentats de janvier 2015.
Le GIGN a acquis une réputation d’unité d’élite lors de son intervention dans la prise d’otage de l’avion Air France 8969 sur l’aéroport de Marignane en 1994. De manière générale, les gendarmes du groupe interviennent prioritairement sur les missions suivantes :
- détournement d’avion (Piratair) ;
- détournement de bateau (Piratmer) ;
- attaque nucléaire (Piratome) ;
- attaque chimique ou biologique (Piratox) ;
- prise d’otage de ressortissants français à l’étranger (Piratext).
Enfin, depuis une réorganisation de ses services en 2007, le GIGN peut parfois faire un travail plus classique de police jusqu’à des interpellations dans des dossiers d’envergure des gendarmes.
3. La BRI, une unité d’enquête et d’intervention
La Brigade de recherche et d’intervention (BRI) a un fonctionnement différent du RAID ou du GIGN : c’est une unité de police judiciaire, fédérée avec le RAID au sein de la FIPN, la force d’intervention de la police nationale.
Créée en 1964 à Paris, elle est installée au 36 quai des Orfèvres dans le 1er arrondissement et dépend directement de la direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris. A partir de 1977, d’autres BRI ont été créées dans les grandes villes de France : on en compte quinze aujourd’hui qui dépendent de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).
Cette brigade est mise à disposition des directions régionales ou interrégionales de police judiciaire. Elle est la seule à cumuler des fonctions judiciaires (filatures, collecte de preuves) et à mener des interventions spéciales dans ce cadre, alors que le RAID et GIGN n’ont qu’une mission d’intervention.
Elle est par exemple intervenue aux côtés du RAID lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. C’est également la BRI qui a neutralisé les terroristes lors de l’assaut du Bataclan.
Défilé du 14-Juillet : le GIGN, le RAID et la BRI ont été mis à l'honneur
Durée : 00:31
Images :
France 2