Les autorités chiliennes ont mis en œuvre un plan d’urgence prévoyant l’activation de 45 réserves d’accumulation d’eau et la mobilisation de plus de 60 camions-citernes pour la distribuer à la population. | VLADIMIR RODAS / AFP

Près de trois millions de personnes étaient privées d’eau potable samedi pour au moins 24 heures à Santiago du Chili, en raison de fortes pluies qui ont sali le fleuve Maipo abreuvant la capitale. En conséquence, les autorités locales ont mis en œuvre un plan d’urgence prévoyant l’activation de 45 réserves d’accumulation d’eau et la mobilisation de plus de 60 camions-citernes pour la distribuer à la population.

Un appel a par ailleurs été lancé pour en limiter la consommation. Selon plusieurs habitants de la région, interrogés par l’Agence France-Presse (AFP), l’annonce a été soudaine. « Ils ont prévenu au dernier moment », a ainsi déploré l’une d’eux. « Nous avons été un peu pris par surprise, personne n’était préparé, donc les supermarchés ont été envahis », a affirmé une autre. Sur les réseaux sociaux, des internautes diffusaient des images des commerces pris d’assaut par des milliers de personnes venues acheter des bouteilles d’eau, laissant vides les étalages.

Alerte rouge déclenchée

Les fortes pluies qui tombent depuis vendredi sur la zone pré-cordillère ont provoqué des glissements de terre et de pierres qui ont souillé le fleuve Maipo et l’un de ses affluents, la rivière Mapocho. L’entreprise Aguas Andinas, chargée de l’approvisionnement de la capitale, a donc décidé de couper l’eau dans 27 des 52 communes de Santiago pour au moins une journée.

« La turbidité nous a conduit à réduire notre production à 35 % des besoins, entraînant la coupure », a expliqué son gérant Eugenio Rodríguez. Face à « la gravité » de la situation, l’alerte rouge a été déclenchée dans la région métropolitaine, ce qui permet la mobilisation rapide de moyens, a précisé le Bureau national des urgences.

Selon l’agence météorologique nationale, des précipitations « modérées à fortes » vont se poursuivre jusqu’à dimanche. Les autorités n’ont pas signalé de victime ni de coupures d’électricité dans la capitale, où les pluies tombaient avec moins de force que dans la région pré-cordillère du centre du pays.

Dans la région d’O’Higgins, à 90 km au sud de Santiago, 200 habitants de zones rurales ont été menacés par la crue du fleuve Tinguiririca. Une centaine d’habitations ont été endommagées et une personne est portée disparue. L’alerte rouge a également été déclenchée pour 4 communes de cette région.