Burundi : l’ONU propose trois options pour une nouvelle mission policière
Burundi : l’ONU propose trois options pour une nouvelle mission policière
Le Monde.fr avec AFP
Les préconisations du secrétaire général, Ban Ki-moon, vont de l’envoi de 3 000 officiers à quelques dizaines d’agents pour « fournir une protection physique à la population. »
Ban Ki-moon, à droite, et le président Burundais Pierre Nkurunziza, le 23 février à Bujumbura. | Stringer / AP
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, propose trois options pour une nouvelle mission policière de l’ONU au Burundi, dont il a qualifié la situation de « précaire », ses préconisations allant de 3 000 officiers à quelques dizaines d’agents.
« La situation sécuritaire au Burundi demeure précaire, au point d’en être alarmante », s’est inquiété Ban Ki-moon dans un rapport de 11 pages envoyé au Conseil de sécurité tard vendredi, et obtenu samedi par l’AFP.
Différentes options
Le rapport détaille les différentes options d’envoi d’officiers de police au Burundi, deux semaines après que le conseil a accepté d’envoyer une présence policière onusienne dans le pays, pour aider à mettre un terme à près d’un an de violences.
Dans ce rapport, M. Ban déclare que déployer une force pouvant aller jusqu’à 3 000 hommes constitue « la seule option qui pourrait fournir une certaine protection physique à la population », mais que la préparation de la mission pourrait prendre des mois et présenter des défis logistiques.
Une deuxième option serait d’envoyer 228 officiers de police onusiens pour travailler avec les responsables des droits de l’Homme et peut-être les observateurs de l’Union africaine (UA), qui pourraient lancer l’alerte mais ne protègeraient pas les civils.
Un groupe de 20 à 50 officiers
Toujours selon Ban Ki-moon, le conseil pourrait aussi décider d’envoyer un groupe de 20 à 50 officiers qui évalueraient la police burundaise et « aideraient à la mise en place d’améliorations concrètes et mesurables du respect des droits de l’Homme et de l’état de droit ».
Le Burundi est plongé depuis près d’un an dans une crise politique profonde, née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet.
Le cycle de violences au Burundi, qui a déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 250 000 personnes à quitter le pays, fait craindre de nouvelles violences à grande échelle, voire un génocide, dans ce petit pays d’Afrique des Grands Lacs marqué par une guerre civile meurtrière (300 000 morts) entre 1993 et 2006.
Incertain à ce stade
Selon des diplomates, l’envoi de 228 officiers de police semble la meilleure option, mais l’accord de Bujumbura pour une mission aussi importante est à ce stade incertain. Le gouvernement burundais a déclaré à l’ONU être prêt à accueillir une vingtaine d’experts policiers non armés, mais qu’il s’opposerait à une « grande » présence policière onusienne.
Les propositions de M. Ban font suite à la résolution du conseil de sécurité de l’ONU début avril, préparée par la France, qui lui confiait le soin de dresser dans les quinze jours une liste des options envisageables pour un déploiement policier afin de tenter d’apaiser les violences dans ce pays, en collaboration avec le gouvernement burundais et l’UA.
Fin janvier, l’Union africaine avait renoncé à envoyer dans l’immédiat une force de maintien de la paix au Burundi face à la réticence de plusieurs chefs d’Etat africains et à l’opposition frontale de Bujumbura.