Abidjan veut libéraliser les secteurs de l’électricité et de l’eau
Abidjan veut libéraliser les secteurs de l’électricité et de l’eau
Le Monde.fr avec AFP
Le président Ouattara a annoncé la fin du monopole des sociétés nationales et « l’annulation pure et simple » de la forte hausse des tarifs de janvier.
Les Ivoiriens paieront peut-être bientôt leur électricité moins cher. Tel est l’objectif de l’annonce du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, lors des célébrations de la Fête internationale du travail, dimanche 1er mai. La Côte d’Ivoire va mettre fin au monopole des sociétés de distribution d’électricité et d’eau et libéraliser ces secteurs clés dans l’espoir de faire baisser les prix.
« Je lance un appel à tous ceux qui souhaitent venir investir dans ces secteurs de le faire pour que nous ayons une saine compétition », a déclaré le président ivoirien, qui s’est dit « interpellé » par la récente hausse des coûts de l’énergie. Entré en vigueur en janvier, cet « ajustement tarifaire » devait correspondre à une « hausse de 6 % à 10 % » du prix du kilowattheure pour 60 % des abonnés, selon le ministre de l’énergie, Adama Toungara. La hausse, dénoncée par les quatre confédérations syndicales de travailleurs du pays, a été estimée à 40 % sur cinq ans par l’Union fédérale des consommateurs.
16 milliards d’euros d’ici à 2030
La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) – privatisée en 1990 et propriété depuis 2005 du géant français Bouygues – vendait à perte jusqu’à fin 2015 son électricité, ce qui a finalement provoqué la hausse des tarifs en janvier pour assurer l’avenir de la CIE. Alassane Ouattara a déploré une « injustice inadmissible » et a décidé de « l’annulation pure et simple » de l’augmentation de janvier.
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire est engagée dans un processus de reconstruction de son réseau depuis la fin de la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011. Les autorités projettent d’investir 18 milliards de dollars (15,7 milliards d’euros) dans le secteur d’ici à 2030, en grande partie grâce à des capitaux privés.