Un lycéen révise ses notes juste avant de passer son bac, en 2010 dans un couloir d'un lycée parisien. | AFP/OLIVIER LABAN-MATTEI

Plus que quinze jours avant le coup d’envoi du baccalauréat. Alors que les fiches de révision et les manuels scolaires envahissent progressivement les chambres et que les bibliothèques s’emplissent de lycéens affairés, Anne-Pascale Boube, enseignante en philosophie au lycée Ozenne à Toulouse, vous donne ses sept conseils pour aborder vos révisions en toute sérénité.

Ne pas se mentir

Je dis toujours aux élèves de ne pas se mentir quant à l’état de leurs révisions. Il faut qu’ils soient parfaitement conscients de ce qui leur reste à faire afin d’établir leur planning le plus judicieusement possible. Il faut être honnête avec soi-même et s’organiser au mieux afin de tenir son programme, ce qui évite les dérapages de dernière minute.

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Tenir les parents à l’écart

Les parents peuvent être une source de stress pour les candidats au baccalauréat, certains ont tendance à repasser le bac à leur place ! On peut montrer aux parents qu’on travaille tout en faisant preuve d’autonomie. Une bonne façon d’échapper à la pression familiale peut être d’étudier en groupe, au CDI ou en bibliothèque. Cela permet de réviser les sujets ensemble et de travailler de façon vivante et stimulante.

Avoir un rythme de vie stable

Au moment des révisions, les élèves ont tendance à bousculer complètement leur rythme de vie. Certains vont travailler comme des forcenés du matin au soir, d’autres vont laisser filer les heures. Il est primordial d’avoir des horaires établis, de se lever tôt et à des heures fixes pour rester dynamique sans trop s’angoisser.

Bien utiliser le numérique

Les ressources de révision en ligne peuvent avoir un côté « magique », à la façon des ouvrages de révision, où toute l’année est compilée dans un manuel. On a le sentiment qu’on a tout sous les yeux et que le tour est joué alors que c’est le raisonnement qu’il est important d’intégrer !

Certains sites peuvent être très utiles pour compléter ses connaissances, vérifier qu’on a bien compris une notion, mais ils ne se substituent pas aux cours. Je conseille à mes élèves d’écouter les podcasts de France Culture comme La Fabrique de l’histoire ou Les nouveaux chemins de la connaissance, ce qui peut leur permettre de retrouver et questionner des notions qu’ils ont intégrées durant l’année.

Ne pas apprendre de « plans tout faits »

Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle lorsqu’un sujet qu’on a déjà fait tombe le jour de l’épreuve. Cela peut empêcher de réfléchir et donner au correcteur une impression de « raisonnement mécanique ». Je ne conseille pas d’apprendre des plans par cœur, mais au contraire de s’entraîner à penser des sujets.

Je ne crois pas aux « sujets probables », mais refaire les sujets tombés cette année à Pondichéry ou à Washington est un bon entraînement.

Gérer son stress

Il faut s’aérer, garder des horaires réguliers, continuer de faire du sport, aller marcher au grand air quand on se sent oppressé. A ceux pour qui le stress devient source de souffrance : ne pas hésiter à faire une séance ou deux de sophrologie. Apprendre à respirer au moment de l’épreuve peut tout changer au niveau de la gestion du stress.

Réviser la philosophie

A ce stade de l’année, on peut se permettre de « lâcher le cours » et s’entraîner sur des sujets pour évaluer sa capacité à construire un plan. Et surtout, se concentrer sur ce qu’on aime car c’est ce qu’on fera le mieux. Il faut évidemment tout revoir, mais approfondir certains sujets et prendre du plaisir à les faire vous aidera toujours le jour de l’examen.

Et pour beaucoup, ce sera la dernière fois que vous ferez de la philosophie, donc profitez-en !