Vie privée et vie professionnelle, les mères plus discriminées que les femmes
Vie privée et vie professionnelle, les mères plus discriminées que les femmes
Par Clémentine Billé
L’UNAF et l’OPE, deux organismes spécialisés dans la famille et la parentalité, publie, vendredi 10 juin, leur dernier baromètre. Entre pères et mères, les attentes restent différentes.
« En entreprise, c’est la mère qui est surtout discriminée, bien plus que la femme », insiste l’Union nationale des associations familiales (UNAF), qui publie vendredi 10 juin, avec l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE), son baromètre sur la conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale. Un point que l’UNAF tient à souligner « en cette période où on débat sur le temps de travail et le travail du dimanche ».
Six salariés sur dix estiment toujours que leur entreprise ne fait rien ou fait peu de choses pour les aider à équilibrer leur temps de vie. Voilà le premier constat de la 8e édition du sondage réalisé en ligne entre le 25 février et le 10 mars, auprès de 1 002 salariés ayant au moins un enfant de moins de 25 ans vivant chez ses parents.
Qu’attendent-ils de leur employeur ? Cette année, le baromètre répond à cette question en mettant l’accent sur les inégalités femmes-hommes, ou plutôt mères-pères. Les espérances des salariés sans enfant, toutefois, sont du même ordre. Ainsi, la moitié (51 % pour les femmes, 45 % pour les hommes) pense qu’adopter des horaires de travail modulables est la meilleure mesure pour cette conciliation entre vie professionnelle et personnelle.
Mais quand au moins un enfant arrive dans le foyer familial, les priorités changent. « Les femmes se trouvent dans une logique pratico-pratique, alors que les hommes sont encore à demander la reconnaissance de leur statut de père », explique l’UNAF. Selon l’association, il est logique pour un employeur de dégager du temps pour qu’une mère s’occupe de ses enfants. L’UNAF estime, en revanche, que prendre un congé parental est très mal vu pour les pères dans les entreprises.
Les mères en paient le prix en matière de salaire
Chez les pères, elle constate des demandes avant tout de reconnaissance de leur situation. Dans son baromètre, la deuxième attente d’un père envers son entreprise est, par exemple, un emploi du temps et une charge de travail « raisonnable ». Elle arrive après la demande d’horaires adaptables selon les contraintes parentales. Vient ensuite le sujet de la sensibilisation et la formation de ses supérieurs à la prise en compte de la vie personnelle des salariés.
La mère, quant à elle, n’a plus à prouver qu’elle a besoin de temps pour éduquer ses enfants. Parmi ses attentes, une bonne mesure pour préserver sa vie privée est le télétravail et d’autres solutions de travail à distance, suivi des aides au financement des modes de garde, de la scolarité et des études. « C’est beaucoup plus terre à terre ! », insiste l’UNAF. Inévitablement, les mères en paient le prix en matière de salaire, selon l’association.
Glassdoor, un site qui recueille les avis de millions de salariés sur la façon dont ils ont été recrutés et les salaires dans leurs entreprises, a publié une étude sur la question en mai. Celle-ci relève que les femmes avec enfants sont payées 12 % de moins que les hommes en France. Et celles sans enfant, 0,4 % de moins. Des chiffres à prendre avec précaution toutefois, puisque l’Insee avançait une différence de salaires entre hommes et femmes de 19 %, dans son dernier rapport de 2013.