La journaliste Marie Colvin « responsable » de sa propre mort, selon Assad
La journaliste Marie Colvin « responsable » de sa propre mort, selon Assad
Le Monde.fr avec AFP
La déclaration du président syrien intervient après le dépôt d’une plainte aux Etats-Unis par la famille de Marie Colvin contre le régime de Bachar Al-Assad.
Bachar Al-Assad a précisé, jeudi 14 juillet à la chaîne américaine NBC que Marie Covin « était entrée illégalement en Syrie, elle a travaillé avec les terroristes (les rebelles dans le jargon du régime), elle est donc responsable de tout ce qu’il lui est arrivé ». | - / AFP
La journaliste américaine Marie Colvin, tuée dans un bombardement imputé au régime syrien en 2012, est « responsable » de sa propre mort, a estimé le président syrien Bachar Al-Assad dans une interview diffusée jeudi 14 juillet.
M. Assad a précisé à la chaîne américaine NBC qu’elle « était entrée illégalement en Syrie, elle a travaillé avec les terroristes [les rebelles dans le jargon du régime], (…) elle est donc responsable de tout ce qu’il lui est arrivé ».
Cette déclaration intervient après le dépôt d’une plainte samedi aux Etats-Unis par la famille de Marie Colvin contre le régime de Bachar Al-Assad. Elle l’accuse d’avoir tué « délibérément et avec préméditation » la reportrice âgée de 56 ans dans un bombardement à Homs en 2012.
« Personne n’a aucune preuve. Ce sont juste des allégations »
Pour le président syrien, « les forces armées ne savaient pas que Marie Colvin se trouvait quelque part ». « Personne ne sait si elle a été tuée par un missile, de quel type, et d’où il a pu être tiré », a-t-il ajouté. « Personne n’a aucune preuve. Ce sont juste des allégations », a poursuivi M. Assad, précisant que des « centaines » de journalistes étaient entrés en Syrie « légalement et illégalement ».
Selon la plainte de la famille de Marie Colvin, l’armée syrienne avait intercepté les communications de la journaliste du Sunday Times avant d’envoyer un déluge de bombes sur le lieu où elle se trouvait, un appartement transformé en centre de presse dans le quartier rebelle de Bab Amr. L’accusation repose sur des documents officiels interceptés et le récit de transfuges. Elle vise plusieurs responsables syriens dont le frère de Bachar Al-Assad, le général Maher Al-Assad.
Le photographe français Rémi Ochlik avait également péri dans ce pilonnage survenu le 22 février 2012. Le photographe britannique Paul Conroy, la journaliste française Edith Bouvier et le traducteur syrien Wael Al-Omar avaient été blessés.