Etudiants, abordez la rentrée sans vous faire plumer par votre banque
Etudiants, abordez la rentrée sans vous faire plumer par votre banque
Par Eric Nunès
Banque en dur ou « pure player » ? Quel établissement bancaire choisir pour les étudiants ? Net avantage aux banques en ligne.
La devanture d’une banque Crédit lyonnais. | LCL
« Place aux jeunes ! » : c’est ce que clame une campagne de publicité de la Caisse d’épargne qui cherche à attirer les étudiants avec des prêts qu’elle promet à « taux tip top ». Mais comment être certain que c’est le bon choix puisque le LCL (ex-Crédit lyonnais) affirme que les « bons plans », c’est chez lui qu’on les trouve ! La banque dit en effet offrir trois mois de loyer à celui qui souscrira une carte de paiement dans l’une de ses agences. Quant à BNP Paribas, c’est une carte gratuite que l’établissement bancaire accordera, si l’on en croit son site Internet… Sauf qu’en tout petits caractères, et au fin fond de la page Web, la banque liste une demi-douzaine d’exceptions, limites, conditions qui relativisent la générosité de l’offre. Quel établissement bancaire choisir quand on est étudiant, et donc plus souvent fauché que plein aux as ?
Les étudiants ne sont pas les clients rêvés des établissements bancaires avec, pour la plupart, des revenus bien inférieurs à 1 000 euros par mois, une épargne quasi nulle et peu de garanties matérielles à offrir. Ils sont pourtant des clients incontournables. L’étudiant sans le sou d’aujourd’hui sera le cadre fortuné de demain. Ils sont donc un investissement sur l’avenir. Ensuite, la mobilité de banque à banque est très faible en France : en 2012, elle était de 3,2 %, contre environ 10 % pour le reste de l’Europe. Il est donc important pour les établissements d’attirer ces usagers : l’entrée dans l’enseignement supérieur est une fenêtre de tir appréciée pour séduire et fidéliser les futurs « bons clients ».
Les banques en ligne plus compétitives
L’étude annuelle des tarifs bancaires réalisée par Choisir-ma-banque.com pour Le Monde révèle de fortes disparités entre les établissements. Elle montre également que les différences de tarification des banques sont variables en fonction des profils des clients. Concernant les jeunes à faibles revenus (la majorité des étudiants), les écarts sont considérables pour des services équivalents.
Ainsi, un jeune actif de moins de 25 ans affichant des revenus moyens de 1 100 euros par mois devra s’acquitter de 21,38 euros de frais bancaires par an chez Boursorama banque. La même personne, cliente au LCL, verra ses comptes ponctionnés de 136,86 euros, soit six fois plus. Il est notable que sur un profil de jeune inactif avec des revenus de 600 euros par mois, c’est encore le LCL qui se distingue en faisant partie des établissements les plus onéreux pour leurs jeunes clients.
Les comparateurs des offres bancaires sont unanimes, que ce soit l’association de défense des consommateurs Que choisir, le site Banque-en-ligne.fr ou encore celui du ministère de l’économie et des finances Tarifs-bancaires.gouv : les banques en ligne sont les plus compétitives. En moyenne, leurs clients « déboursent jusqu’à cinq fois moins chaque année pour obtenir les mêmes services de base. La différence la plus importante étant que, sur Internet, la cotisation à la carte bancaire est gratuite, alors qu’elle coûte en moyenne 40 euros (carte bancaire classique) et 140 euros (carte bancaire haut de gamme) dans les établissements en dur », souligne Que choisir dans une étude réalisée en 2016.
Parmi elles, Monabanq proposerait la meilleure offre étudiante, selon le comparatif de Banque en ligne, qui estime que le package nécessaire est constitué notamment d’un chéquier, d’une autorisation de découvert de 300 euros, d’une douzaine de retraits dans le réseau de sa banque, de deux prélèvements mensuels et d’un virement. Mais le site intègre dans son équation des revenus moyens de 750 euros mensuels, excluant de son palmarès les établissements qui imposent des revenus minimums supérieurs.
Rentrées d’argent variables
Les rentrées d’argent des étudiants sont très variables, elles évoluent au fur et à mesure de l’avancée en âge et de la progression dans les études. « Le revenu étudiant passe ainsi de 550 euros à 18 ans à 1 380 euros après 26 ans », selon l’Observatoire de la vie étudiante (OVE). Pour ceux dont les revenus dépassent les 1 000 euros par mois, les offres de Fortunéo, Bforbank, Boursorama, Hello Bank et ING Direct sont parmi les moins onéreuses. On arrive au même constat sur le site gouvernemental.
Les banques en ligne sont donc bien les moins chères. « Seul point noir, note l’UFC Que choisir : les retraits et paiements à l’étranger, qui sont facturés dans la moyenne haute des prix pratiqués par les banques traditionnelles. » Les étudiants en stage à l’étranger ou en Erasmus doivent donc passer au crible les conditions tarifaires avant de s’engager, sous peine d’une mauvaise surprise. Il est ainsi possible d’aborder une vie étudiante à petit revenu sans se faire « plumer » par son banquier.