Bolivie : trois mineurs poursuivis pour le meurtre d’un vice-ministre
Bolivie : trois mineurs poursuivis pour le meurtre d’un vice-ministre
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Le président de la Fédération nationale des coopératives minières de Bolivie a été inculpé. Rodolfo Illanes a été battu à mort jeudi après avoir été enlevé par des grévistes.
Des mineurs autour de la voiture du vice-ministre Rodolfo Illanes, le 25 août, à Panduro, en Bolivie. | Juan Karita / AP
La justice bolivienne a engagé des poursuites, samedi 27 août, à l’encontre de trois mineurs soupçonnés du meurtre du ministre adjoint de l’intérieur. Rodolfo Illanes a été battu à mort jeudi 25 août après avoir été enlevé par des grévistes.
Parmi les hommes poursuivis, le président de la Fédération nationale des coopératives minières de Bolivie, qui a organisé les manifestations et blocages routiers. Carlos Mamani a été inculpé pour meurtre, vol à main armée, organisation criminelle, possession d’armes et pour avoir attaqué des membres de la sécurité publique. Une audience se tiendra cette semaine.
La semaine dernière, l’organisation a organisé le blocage d’une autoroute reliant la capitale, La Paz, à Oruro, à 225 km au sud-est. Au moins deux mineurs ont été tués et dix-sept policiers blessés lors d’échauffourées pendant les manifestations.
Médiateur
M. Illanes, un avocat pénaliste de 56 ans, devait jouer un rôle de médiateur dans le conflit. Il a été enlevé à Panduro, un village de haute altitude. Il s’y était rendu pour engager un dialogue avec les mineurs qui exigeaient une réforme du droit du travail.
Le président Evo Morales a mis en cause l’opposition dans ces troubles, qui représentent selon lui un complot contre son gouvernement. « Nous recueillons des informations et découvrons des documents qui disent que ceci visait à déposer le gouvernement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Les chefs de file de l’opposition ont démenti toute implication. « Nous demandons en ces tristes heures au président de ne pas tramer de théories du complot », a dit l’ex-président Jorge Quiroga.
Le gouvernement a exclu de discuter avec les mineurs et a requis la peine maximale de trente ans de prison contre les coupables présumés. Les manifestations ont pris fin.