Quatre détenus islamistes d’Osny transférés après « des menaces »
Quatre détenus islamistes d’Osny transférés après « des menaces »
Le Monde.fr avec AFP
Il y a deux semaines, deux surveillants avaient été agressés dans l’unité de déradicalisation de cette prison du Val-d’Oise.
A peine deux semaines après l’agression de deux surveillants dans la même unité, quatre détenus de l’unité de déradicalisation de la prison d’Osny, dans le Val-d’Oise, ont été transférés après « des menaces », a rapporté la chancellerie, samedi 17 septembre.
« [Ils] ont été transférés vendredi après-midi dans quatre établissements différents», ont déclaré les services du garde des sceaux à l’AFP, confirmant une information de Franceinfo. « C’est pour nous la preuve de l’utilité du renseignement pénitentiaire et des mesures de sécurisation qui ont été suivies », a affirmé le ministère.
« Il y avait des soupçons comme quoi ces quatre détenus pouvaient porter gravement atteinte à la sécurité de l’établissement », a expliqué Jérôme Nobecourt, délégué pénitentiaire Force ouvrière (FO), précisant qu’ils avaient été placés à l’isolement dans d’autres prisons d’Ile-de-France.
Cet incident « montre une fois de plus les limites » de cette unité, a affirmé le syndicaliste. « Nous sommes favorables à des établissements spécialisés, avec du personnel formé et des moyens suffisants. »
Une multiplication des incidents
Depuis l’assassinat à Magnanville le 13 juin d’un policier et de sa compagne par Larossi Abballa et son appel à tuer des surveillants de prison, « la peur s’est installée », a ajouté M. Nobecourt, précisant que les surveillants de la maison d’arrêt du Val-d’Oise manifesteraient lundi matin pour réclamer du personnel supplémentaire.
Le 4 septembre, un détenu radicalisé avait violemment agressé deux surveillants pénitentiaires à Osny. Par ailleurs, le 13 septembre, une mutinerie d’une cinquantaine de détenus pendant près de six heures dans le centre de détention de Vivonne (Vienne) avait nécessité l’intervention des forces spécialisées. L’incident n’avait pas fait de blessés.
Ces incidents avaient provoqué la colère des syndicats pénitentiaires qui ont lancé un cri d’alarme sur l’insécurité en prison, alors que le garde des sceaux doit dévoiler mardi les grandes lignes d’un rapport sur l’encellulement individuel. Il devrait aborder la question sensible de la surpopulation carcérale, l’un des moteurs de l’insécurité en prison.
Quelque 4 000 actes de violence visant des surveillants ont été comptabilisés en 2015 et plus de 2 760 depuis début 2016.