Frappes françaises en Syrie : la justice ouvre une enquête sur la fuite d’un document « confidentiel défense »
Frappes françaises en Syrie : la justice ouvre une enquête sur la fuite d’un document « confidentiel défense » dans « Le Monde »
Le Monde.fr avec AFP
Dans le cadre d’entretiens à l’Elysée avec François Hollande, deux journalistes du quotidien vespéral s’étaient procuré des informations classées.
Syrie : Un document confidentiel dévoile les plans d’attaque de la France en 2013
Durée : 00:47
Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la fuite d’un document « confidentiel défense » concernant un projet de frappes françaises en Syrie en 2013, document obtenu par deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans le cadre d’entretiens à l’Elysée avec le président François Hollande, a appris l’Agence France-Presse, lundi 21 novembre, de source judiciaire.
L’enquête a été ouverte pour compromission de la défense nationale, après un signalement du député Les Républicains Eric Ciotti. Dans un article paru le 24 août 2016, les journalistes du Monde relataient un entretien avec François Hollande à l’Elysée le 30 août 2013 et évoquaient un document estampillé « confidentiel défense » de la veille et dont ils assuraient avoir eu copie.
Evaluer le degré éventuel d’atteinte portée à la défense nationale
« Rédigé la veille, le 29 août, par son état-major particulier, il détaille la timeline du raid à venir. C’est le véritable vade-mecum de l’intervention française », écrivaient MM. Davet et Lhomme, alors que Le Monde publiait le document. L’article racontait dans quelles conditions la France avait renoncé à ses frappes à l’époque, face aux tergiversations du président américain, Barack Obama.
A ce stade, le parquet a transmis un courrier au ministère de la défense pour obtenir des réponses sur la classification du document et sur le degré éventuel d’atteinte portée à la défense nationale, précise la source judiciaire à l’AFP.
En saisissant le procureur de la République pour violation du secret défense, en novembre, M. Ciotti s’était interrogé notamment sur de possibles « complicités » qui auraient pu permettre aux journalistes de quitter l’Elysée « avec des copies de documents classés “confidentiel défense” ».