Les déroutes de la gauche dans les urnes sous François Hollande
Les déroutes de la gauche dans les urnes sous François Hollande
Par Les Décodeurs
Municipales, européennes, départementales, régionales… La gauche a accumulé les revers historiques au cours de la mandature actuelle.
François Hollande participe à une traditionnelle prise d’armes dans la cour des Invalides, à Paris, le 29 novembre. | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH POLITICS POUR LE MONDE
A l’été 2012, la gauche détenait tous les leviers du pouvoir. Fraîchement élu président de la République, François Hollande pouvait compter sur une majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que sur l’appui de la plupart des grandes villes, des départements et des régions. Depuis, la majorité socialiste a perdu la plupart de ses conquêtes. L’impopularité du chef de l’Etat, qui a renoncé jeudi à briguer un second mandat, s’est vérifiée à chaque reprise dans les urnes. Retour sur quatre ans de revers électoraux.
Juin 2012 : victoire aux législatives
Un mois après le second tour de la présidentielle, la gauche décroche logiquement la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste peut même se passer de ses alliés puisqu’il réunit à lui seul 295 élus, alors que la majorité absolue est de 289 députés sur 577. Mais depuis, les candidats socialistes ont été presque systématiquement balayés aux législatives partielles qui ont suivi, et le Parti socialiste (PS) a perdu sa majorité absolue en 2014.
Mars 2014 : défaite aux municipales
Moins de deux ans après l’élection de M. Hollande, le bilan des municipales est catastrophique pour le gouvernement. D’abord, la gauche perd 151 villes de plus de 10 000 habitants, et la droite lui reprend 10 villes de plus de 100 000 habitants, dont Toulouse, Saint-Etienne et Angers. La victoire du Front national (FN) dans une dizaine de villes assombrit encore un peu plus le tableau. Seule consolation : la gauche conserve Paris, Lyon et Lille.
Mai 2014 : déroute aux européennes
Deux mois après les municipales et le remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls à Matignon, la gauche subit aux élections européennes une nouvelle déroute. En 2009, le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avaient réuni chacun un peu plus de 16 % des voix et 14 sièges. Cette fois, le PS fait moins bien (14 %, 13 sièges) et les écologistes reculent fortement (9 %, 6 élus).
Ce score historiquement bas pour le PS est d’autant plus douloureux que le FN arrive en tête, avec 25 % des suffrages et 24 sièges.
Septembre 2014 : la gauche perd sa majorité au Sénat
Dimanche 28 septembre, le Sénat est renouvelé de moitié, et la gauche perd sa majorité au profit de la droite. Cette défaite est moins emblématique que les autres, puisqu’il ne s’agit pas d’une élection au suffrage universel direct, mais elle restreint en partie l’action gouvernementale, en enterrant par exemple définitivement la possibilité d’une révision constitutionnelle pour faire adopter le droit de vote des étrangers, promesse de campagne de M. Hollande.
Mars 2015 : hécatombe aux départementales
Un an après les municipales, la série noire continue pour la gauche. Alors qu’elle détenait la majorité des départements, elle n’en conserve qu’un petit tiers à l’issue du scrutin. Une nouvelle fois, le FN s’illustre par un bon score au premier tour (25 % des voix), mais ne décroche aucune présidence de département.
Décembre 2015 : nouveau revers aux régionales
Dernier grand scrutin avant la présidentielle de 2017, les régionales ne démentent pas la tendance continue depuis 2012 : la gauche sort une nouvelle fois largement défaite dans les urnes. Elle détenait 23 régions sur 26 avant le vote, et n’en conserve que 7 sur 17 (certaines régions ont fusionné lors de la réforme territoriale).
Encore une fois, le FN réalise un score historiquement haut (27,7 % des voix au premier tour), mais ne gagne aucune région.