Edward Snowden autorisé à rester en Russie encore deux ans
Edward Snowden autorisé à rester en Russie encore deux ans
Le Monde.fr avec Reuters
Une porte-parole du ministère des affaires étrangères russe a annoncé sur Facebook mercredi que le permis de séjour du lanceur d’alerte était prolongé.
Banderole de soutien à Edward Snowden, près de la statue de la Liberté, à Paris, le 13 janvier. | ERIC FEFERBERG / AFP
Edward Snowden, ancien consultant de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) qui a révélé en 2013 l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’Internet par les Etats-Unis, et qui s’est réfugié en Russie la même année, s’est vu accorder l’asile pour « deux ans » supplémentaires, a annoncé mercredi 18 janvier la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe.
Edward Snowden bénéficiait jusque-là d’un permis de séjour de trois ans, obtenu après un droit d’asile d’un an. Il avait au départ passé plus d’un mois – selon la version officielle – dans la zone de transit de l’aéroport international moscovite Cheremetievo.
Poursuivi pour espionnage, il risque jusqu’à trente ans de prison aux Etats-Unis, qui ont annulé son passeport, l’obligeant à l’exil.
Cette annonce est faite quelques heures après que Barack Obama a commué la peine d’une autre lanceuse d’alerte, Chelsea Manning, qui purge de puis sept ans une peine de trente-cinq ans de réclusion pour avoir transmis 700 000 documents confidentiels à WikiLeaks et sera finalement libérée dans cinq mois.
« Traître infâme »
Quinze membres de la commission Church, formée en 1975 à l’intiative du Sénat américain pour faire la lumière sur les excès de la CIA après le scandale du Watergate, ont appelé en novembre le président sortant à faire un geste pour Edward Snowden. Amnesty International, l’American Civil Liberties Union, Human Rights Watch et de nombreuses célébrités, dont les comédiens Terry Gilliam, Susan Sarandon ou Danny Glover, ont aussi plaidé en sa faveur. S’il n’est pas gracié par Obama, disent ses amis, Snowden risque d’être exécuté par le gouvernement de Donald Trump, qui voit en lui un « traître infâme ».
Son cas pose toutefois des problèmes juridiques : il n’y a pas de sentence à effacer, puisqu’il est seulement poursuivi pour espionnage aux Etats-Unis. La grâce présidentielle s’applique aux condamnations rendues par la justice fédérale.