En marche ! : des candidats à l’investiture dans le flou
En marche ! : des candidats à l’investiture dans le flou
Par Pierre Steinmetz
Du Haut-Rhin à l’Eure-et-Loir, ils sont un certain nombre à attendre leur désignation comme candidat du mouvement du nouveau chef de l’Etat aux élections législatives.
Emmanuel Macron, à Paris, le 10 mai. | ERIC FEFERBERG/REUTERS
« J’en ai marre, c’est terriblement long ! » Annouar Sassi est contraint de prendre son mal en patience. Le candidat à l’investiture de la 5e circonscription du Haut-Rhin d’En marche ! fait partie de ceux dont le sort sera fixé le 17 mai. Dans 149 circonscriptions, le mouvement politique se laisse en effet jusqu’à cette date pour investir, ou non, un candidat aux élections legislatives, comme l’a indiqué cet après-midi son secrétaire général, Richard Ferrand.
Informé de cette décision « après les médias », Annouar Sassi a bien du mal à cacher sa frustration. « J’avoue que je ne comprends pas trop pourquoi je n’ai pas été désigné dès aujourd’hui. D’autant plus que, dans ma circonscription, il n’y a pas de poids lourd qui ont déposé leur candidature », confie l’ancien membre du bureau politique de l’UDI.
Jusqu’au dernier moment, le cadre dans les ressources humaines était confiant : « Pour moi, c’était quasiment acté. Rien n’était officiel mais j’avais reçu des signaux positifs ! (…) On m’avait par exemple transmis des indications sur le dépôt de candidature, la manière de mener une campagne, les contraintes juridiques à respecter, etc. », explique-t-il. Pour preuve, l’homme de 35 ans s’est organisé en conséquence : ses équipes sont prêtes, le financement de sa campagne est déjà ficelé.
Ce revirement de situation force Annouar Sassi à se questionner « Je me demande si il n’y a pas des négociations en cours avec le MoDem. Ma circonscription réveille les appétits, elle est plutôt favorable à Emmanuel Macron », lance-t-il. Une interrogation d’autant plus légitime que sur les 6 circonscriptions du département, aucune n’a jusqu’alors été investie par un membre du parti de François Bayrou précise Annouar Sassi.
Malgré tout, le candidat à l’investiture s’oblige à garder espoir. « Le combat n’est pas fini tant que la cloche n’a pas sonnée. Je ne vais pas me laisser abattre non plus. Si ça se trouve j’aurai une bonne surprise dans quelques jours » espère-t-il.
« Un non choix »
Même schéma dans la 3e circonscripion de l’Eure-et-Loir. Brigitte Pestre, candidate à l’investiture est bien obligée d’attendre suite à ce qu’elle appelle « un non choix ». « On ne m’avait pas donné d’informations officielles, mais je savais que ma candidature avait été remarquée », lance la maire du petit village de Fraze.
Pour l’élue, difficile de ne pas penser à des stratégies politiques en coulisse… qui la dépassent complètement.
« Contrairement à d’autres candidats de ma circonscription, je ne suis pas une femme de réseaux. Il y a des candidats plus politiques qui arrivent à inverser les rapports de force. Je suis peut-être naïve, mais personnellement je ne le fais que pour Emmannuel Macron, pas par intérêt personnel. »
Pour autant, Brigitte Pestre reste bonne joueuse. A condition que le mouvement justifie ses choix. « Si on m’explique pourquoi je n’ai pas été retenue, je soutiendrai l’autre candidat sans trop de difficultés. Mais pour le moment je ne sais rien de plus que ce qu’il se dit dans les journaux » conclut-elle.
Avec en moyenne 34 candidatures par circonscriptions pour briguer une investiture, ils sont plusieurs centaines comme Annouar Sassi et Brigitte Pestre à devoir patienter jusqu’à mercredi prochain, date à laquelle En marche annoncera sa liste définitive.