Impôts : l’intérêt de rattacher un enfant majeur au foyer fiscal
Impôts : l’intérêt de rattacher un enfant majeur au foyer fiscal
Par Nathalie Cheysson-Kaplan
Le rattachement d’un enfant majeur vous permet de conserver le même nombre de parts que celui que vous aviez avant sa majorité. Mais n’oubliez pas de déclarer ses revenus.
Les contribuables faisant leur déclaration des revenus de 2016 sur Internet doivent se rendre sur le site www.impots.gouv.fr. Pour les départements allant de 1 à 19, la date butoir est le 23 mai, de 20 à 49, c’est le 30 mai, et pour les départements à partir de 50, c’est le 6 juin.
L’une des principales décisions à prendre est de rattacher (ou non) ses enfants majeurs au foyer fiscal. Si vous avez aidé votre enfant majeur en 2016, vous avez le choix s’il avait moins de 21 ans ou moins de 25 ans s’il poursuivait des études entre continuer à le rattacher à votre foyer fiscal ou déduire l’aide que vous lui avez apportée sous forme de pension alimentaire.
Le rattachement d’un enfant majeur célibataire vous permet de conserver le même nombre de parts que celui que vous aviez avant sa majorité, de bénéficier de la réduction d’impôt pour frais de scolarité (153 ou 183 euros selon qu’il est lycéen ou dans le supérieur), d’un abattement supplémentaire pour votre taxe d’habitation et la majoration des dépenses prises en compte pour certains crédits d’impôt. Mais si votre enfant perçoit des revenus imposables, vous devez les déclarer avec les vôtres.
Déduire l’aide que vous lui avez apportée
Pour les ménages aisés, l’économie d’impôt liée au rattachement d’un enfant majeur ne peut pas vous rapporter plus de 1 512 euros par enfant pour les deux premiers enfants à charge et 3 024 euros par enfant à partir du troisième. Si vous élevez seul(e) votre enfant, le gain maximal est de 3 566 euros.
Si vous renoncez à rattacher votre enfant, vous pouvez déduire l’aide que vous lui avez apportée dans la limite de 5 738 euros. En principe, vous devez être en mesure de justifier de la réalité de vos versements. Mais si votre enfant a habité toute l’année chez vous, vous pouvez déduire une somme forfaitaire de 3 411 euros pour couvrir vos frais de logement et de nourriture, le reste de vos dépenses restant déductible pour leur montant réel à hauteur de 2 327 euros seulement. L’économie apportée par cette déduction dépend de votre taux marginal d’imposition, c’est-à-dire du taux le plus élevé auquel sont taxés vos revenus.
Dès lors que vous atteignez la tranche à 30 % et que vous pouvez déduire le montant maximal (5 738 euros), cette économie sera toujours supérieure au gain procuré par une demi-part de quotient familial.
A priori, c’est donc plus avantageux que le rattachement, surtout si votre enfant à des revenus imposable, sauf s’il est susceptible de vous rapporter une part entière de quotient familial (parents ayant déjà deux autres enfants à charge, parent isolé). Dans tous les cas vous aurez intérêt à faire vos calculs, sans oublier de tenir compte de l’impact que cela peut avoir sur votre taxe d’habitation.