L’avion Solar Impulse 2 a bouclé en juillet 2016 le premier tour du monde aérien (près de 40 000 kilomètres) sans la moindre goute de carburant. Ici, en avril 2016, lors du survol de San Francisco. | Noah Berger / AP

« Une croissance propre est nettement préférable à un statu quo sale. » L’aéronaute suisse Bertrand Piccard, qui a fait le tour du monde sur son avion solaire Solar Impulse en 2016, a le sens de la formule. Et dans son aventure pour une planète débarrassée des énergies fossiles, il a embarqué Engie, qui a fait de la transition énergétique son axe de développement stratégique.

Isabelle Kocher, directrice générale du groupe, a annoncé, jeudi 15 juin, un partenariat avec l’Alliance mondiale des solutions efficientes (ex-Alliance mondiale pour les technologies propres), qui dépend de la Fondation Solar Impulse, rejoignant le chimiste Solvay ou le producteur de gaz industriels Air Liquide.

Objectif : promouvoir des technologies propres. Durant trois ans, Engie la soutiendra à hauteur de 750 000 euros. Cette alliance, qui sera officiellement constituée lors de la COP23 à Bonn (du 6 au 17 novembre), met en réseau différents acteurs (entreprises, associations, inventeurs, experts…) dans le but de proposer des solutions – rentables – pour protéger l’environnement. Et les faire connaître aux pouvoirs publics.

« Crédibiliser les technologies propres »

« Mon but, c’est de crédibiliser et promouvoir sur le plan politique et sur le plan institutionnel les technologies propres et les énergies renouvelables qui permettent d’améliorer la qualité de vie sur cette planète », a résumé M. Piccard, qui commentait ce partenariat annoncé dans le cadre du salon des start-up Viva Technology, organisé du 15 au 17 juin à Paris.

On ignore trop souvent, selon lui, que des solutions sont devenues rentables : « Cela ne se sait pas suffisamment. » Les 1 000 premières solutions seront présentées lors de la COP24, organisée fin 2018 à Katowice, en Pologne, et remises aux gouvernements et à des institutions, comme la Banque mondiale, susceptibles de financer leur développement.

« Donner aux gouvernements la preuve que des solutions existent permet de légiférer de manière intelligente et plus ambitieuse », a assuré M. Piccard, qui juge que même sans le péril climatique, cette initiative aurait du sens puisque ces solutions novatrices créent des emplois, génèrent du profit et préservent les ressources naturelles.

A l’affût de toutes les innovations

En marge de sa recherche et développement, Engie est à l’affût de toutes les innovations et des éventuelles percées technologiques. Il prend des parts dans de jeunes sociétés très innovantes à travers son fonds de capital risque, Engie New Ventures. En septembre 2016, cette structure a acquis 6,6 % du capital de Heliatek, une start-up industrielle allemande produisant des films photovoltaïques organiques.

En septembre, Engie va lancer à La Rochelle une expérimentation de ces films intégrés à un bâtiment, mais qui peuvent l’être aussi aux automobiles ou au textile. Le coût du mégawattheure produit sera encore élevé, mais Engie s’attend à une baisse progressive.

Le groupe, qui emploie les deux tiers de ses 155 000 salariés dans les services d’efficacité énergétique, confirme sa volonté d’aider au développement d’immeubles zéro carbone et zéro consommation d’énergie.