Un an après le démantèlement du bidonville de Calais, 42 % des migrants ont obtenu l’asile
Un an après le démantèlement du bidonville de Calais, 42 % des migrants ont obtenu l’asile
Le Monde.fr avec AFP
Selon l’OFII, 46 % des migrants enregistrés alors attendent toujours une décision définitive, 7 % ont été déboutés et 5 % étaient dans un autre projet que la demande d’asile.
En octobre 2016, une opération de démantèlement du bidonville de Calais s’est déroulée pendant trois jours. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS
L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a annoncé vendredi 20 octobre, un an après l’évacuation du bidonville de Calais, que 42 % des migrants ayant demandé l’asile l’ont obtenu. « Plus de 7 400 femmes, hommes et enfants ont été mis à l’abri à l’occasion de cette opération humanitaire » lancée le 24 octobre 2016 et menée pendant trois jours pour orienter les migrants vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO), détaille l’organisme.
Au total « 5 466 adultes ont été acheminés dans l’un des 301 CAO » répartis sur le territoire et « 1 952 mineurs non accompagnés ont été orientés » vers des CAO spéciaux, appelés CAOMI.
Parmi les adultes, 58 % étaient soudanais, 25 % afghans, 5 % érythréens et 4 % pakistanais. A 95 % des hommes, ils étaient âgés pour la plupart (85 %) de 18 à 34 ans. Moins de la moitié (46 %) des migrants attendent toujours une décision définitive, selon l’OFII, qui précise que ce décompte ne concerne que les personnes évacuées, et donc pas les personnes qui auraient pu quitter le campement avant le démantèlement de la « jungle ». Enfin, 7 % des migrants ont été déboutés et 5 % étaient dans un autre projet que la demande d’asile.
Pas de renvoi dans le cadre du règlement Dublin
L’OFII a procédé quelques jours après le démantèlement à un autre recensement dans les CAO – qui ne comptabilise donc ni les personnes ayant déjà le statut de réfugié (2 % du total), ni les migrants ayant tout de suite quitté le centre, dont le nombre est évalué à 15 % environ. Sur les personnes restantes, 34 % avaient déjà déposé une demande d’asile, en France ou dans un autre pays d’Europe, et « 66 % ont accédé à la procédure ».
Cela signifie que les migrants enregistrés ailleurs en Europe n’ont pas été renvoyés vers ce pays, conformément aux promesses du gouvernement qui dérogeait ainsi au règlement européen de Dublin. Or ils étaient nombreux : 66 % parmi les migrants déjà en cours de demande d’asile.
En ce qui concerne les mineurs, une synthèse antérieure de la direction générale de la cohésion sociale rappelait que 515 d’entre eux avaient été transférés vers le Royaume-Uni ou l’Irlande, 194 orientés vers l’aide à l’enfance, que 709 avaient fugué et que 333 avaient été évalués majeurs et redirigés vers un CAO, selon les chiffres cités dans un rapport sénatorial en juin.