A Genève, une école de BD dans les pas de Titeuf
A Genève, une école de BD dans les pas de Titeuf
Par Ingrid Seithumer
Parrainée par Zep, l’Ecole de bande dessinée et d’illustration vient d’ouvrir ses portes au bord du lac Léman. La première promotion accueille 18 étudiants.
Zep et son personnage vedette Titeuf. / FRED DUFOUR / AFP
Dans les combles du Centre de formation professionnelle Arts de Genève, aménagés pour accueillir l’Ecole supérieure de bande dessinée et d’illustration (ESBD), première du genre en Suisse, l’ambiance est studieuse. Sous l’œil attentif de leur enseignant, l’auteur genevois Tom Tirabosco, les dix-huit étudiants de cette première promotion planchent sur la technique du portrait.
« Veillez à éviter le kitsch », leur conseille l’artiste, qui s’est battu pour que cette école voie le jour en septembre, aux côtés notamment de Philippe Chappuis, parrain de l’institution, plus connu sous le nom de Zep. Le papa de Titeuf, le célèbre pré-ado à la mèche blonde.
« Notre métier a un côté très technique et il y avait une demande importante des jeunes », explique Zep. Lui-même d’ailleurs, lorsqu’il était étudiant en graphisme aux Arts Décoratifs de Genève, trente ans auparavant, avait travaillé à un projet pilote de section bande dessinée.
Un terreau fertile
Si la ville des bords du lac Léman a été choisie pour accueillir cette formation en deux ans, ce n’est pas un hasard. Terreau fertile du neuvième art, avec ses auteurs, ses salons, ses aides nombreuses à la création, la cité a vu naître en 1799 Rodolphe Töpffer, considéré comme l’inventeur de la BD moderne. « La bande dessinée et l’affiche illustrée genevoise sont inscrites au patrimoine culturel immatériel de la Suisse », rappelle Patrick Fuchs, doyen de l’école. Concrètement, la formation s’adresse en premier lieu à des titulaires d’un CFC, un diplôme suisse d’apprentissage. Mais rien n’empêche les autres de postuler, pour peu qu’ils aient « un talent remarquable », indique Patrick Fuchs, qui révèle que « plusieurs Français ont présenté des dossiers pour intégrer cette première promotion ».
« Viser le ciel »
Une fois leur diplôme obtenu, les étudiants ont la possibilité de poursuivre un cursus en intégrant la Haute Ecole d’art et de design de Genève, en deuxième année de bachelor. Le programme de l’ESBD s’articule autour de cours pratiques (dessin, croquis, illustration, écriture de scénario), de cours théoriques (gestion et communication, anglais, droits d’auteur, contrat d’édition), et de workshops.
Prochainement, l’école accueillera ainsi le bédéiste québécois Guy Delisle dans le cadre d’une collaboration avec le Festival du film et Forum international sur les droits humains. « L’école offre des opportunités incroyables, grâce au réseau que l’on peut mettre en place. On nous pousse aussi à sortir de notre zone de confort, c’est important », explique Simon, déjà distingué dans son travail et qui envisage son avenir professionnel en tant qu’auteur de BD.
S’« il est important de viser le ciel », comme le souligne Zep, l’objectif est de permettre aux étudiants de pouvoir vivre du dessin, en leur donnant le maximum d’outils. Dans un secteur où les débouchés ne sont pas légion, même si l’économie créative connaît un essor important, « un dessinateur va devoir diversifier son travail pour en vivre », assure Tom Tirabosco.
Salon des formations artistiques du « Monde », samedi 2 et dimanche 3 décembre 2017
Plus de 100 écoles de mode, de design, de cinéma, de graphisme, de jeux vidéo, d’architecture seront présentes lors du Salon des formations artistiques (le START) du groupe « Le Monde », organisé le premier week-end de décembre à Paris, aux Docks - Cité de la mode et du design.
Des défilés de mode et des ateliers permettront de se faire une idée des différents cursus. Sont également prévues des conférences thématiques, animées par des journalistes de Télérama.
Entrée gratuite, préinscription (recommandée) et informations sur http://www.le-start.com/