Les éoliennes Vergnet reprises par un trio de financiers
Les éoliennes Vergnet reprises par un trio de financiers
LE MONDE ECONOMIE
L’ex-banquier Patrick Werner se lance dans le rachat de sociétés en difficulté.
Marc Vergnet, fondateur des éoliennes Vergnet, en avril 2008, à Sainte-Suzanne, à La Réunion. / ANNE CHAON / AFP
Une nouvelle vie s’ouvre pour Patrick Werner. Ecarté en 2011 de La Banque postale qu’il avait fondée avec succès, l’ex-banquier s’était, depuis, reconverti en gestionnaire de patrimoine. Mais il cherchait aussi des entreprises à redresser. A 67 ans, il touche au but. Après avoir tenté de reprendre La Redoute en 2013, il a été choisi par le tribunal de commerce d’Orléans, mercredi 29 novembre, pour relancer Vergnet, le principal fabricant français d’éoliennes. L’entreprise, connue pour ses machines qui résistent au passage des cyclones, est en redressement judiciaire depuis la fin août.
Sur le papier, le plan d’Arum, la société de M. Werner, a de quoi séduire. Associé à d’autres investisseurs, l’ancien banquier reprend l’intégralité des 140 salariés, et veut faire remonter rapidement le chiffre d’affaires, qui pourrait doubler en quelques années. A ses yeux, en effet, Vergnet ne souffre pas d’un sureffectif, mais d’un manque de confiance des financiers qui a freiné les prises de commandes. L’arrivée d’un nouvel actionnaire et la réduction de la dette sont censées redonner à Vergnet la crédibilité qui lui faisait défaut, donc relancer la machine.
Un personnel dubitatif
Le personnel, pourtant, reste dubitatif. Le comité d’entreprise préférait la solution présentée par Global Ecopower (GEP), une PME française spécialisée dans les énergies renouvelables, qui prévoyait pourtant de supprimer la moitié de l’effectif. « L’offre de GEP était plus modeste, mais plus réaliste », juge Jean-Marc Sassolas, le secrétaire du comité d’entreprise.
Pour lui, le plan de M. Werner souffre d’une double faiblesse. D’une part, il reste très flou sur la stratégie qui permettra d’augmenter les ventes. D’autre part, la personnalité des associés suscite le doute. M. Werner n’a pas d’expérience dans l’énergie. Surtout, il s’est allié pour l’occasion à un fonds spéculatif américain, Gem, et à un repreneur d’entreprises à la réputation douteuse, Louis Petiet (Krief Group).
Ce dernier est notamment connu pour les déboires d’Heuliez et d’Isotherma, un dossier dans lequel il a été condamné pour escroquerie. « Est-ce avec un tel associé que la confiance va revenir ? », s’interroge M. Sassolas. Réponse dans quelques mois.