Les agacements de Jean-Luc Mélenchon sur France 2 jeudi soir
Les agacements de Jean-Luc Mélenchon sur France 2 jeudi soir
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le fondateur de La France insoumise était l’invité de « L’Emission politique », jeudi soir, sur France 2.
Jean-Luc Mélenchon, sur le plateau de « L’Emission politique » de France 2, jeudi 30 novembre 2017. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Invité de « L’Emission politique » jeudi soir sur France 2, le fondateur de La France insoumise (LFI) n’a pas apprécié d’être interpellé par l’écrivaine Laurence Debray sur les difficultés rencontrées au quotidien par les Vénézuéliens. « J’en ai par-dessus la tête de ce genre de numéro. Chaque fois que je vais quelque part, je me tape le Venezuela. On va faire une boîte comme les vaches qui font “meuh !”, “Venezuela”! », a rétorqué Jean-Luc Mélenchon.
Le Venezuela
« Y en a ras le bol ! Allez faire votre propagande à l’ambassade ! » « Vive les Etats-Unis ! A bas le Venezuela et le chavisme ! Vive les riches, à bas les pauvres ! J’aimerais bien savoir dans quel quartier ils habitent, les vôtres », a encore lancé M. Mélenchon à l’adresse de son interlocutrice, fille de l’ex-révolutionnaire et philosophe français Régis Debray.
Dans son programme présidentiel, le leadeur de La France insoumise proposait d’adhérer à l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), une organisation politique et économique antiatlantiste créée en 2004 par les dirigeants vénézuélien et cubain Hugo Chavez et Fidel Castro. Sur son compte Twitter, actif pendant l’émission jeudi soir, Jean-Luc Mélenchon écrit s’être intéressé au Venezuela d’Hugo Chavez, « parce que c’est un pays qui a essayé de redistribuer la rente pétrolière, contrairement aux monarchies pétrolières du Golfe ».
La députée LFI Danièle Obono
Sur le plateau, il s’est aussi montré agacé par les questions relatives à la députée LFI Danièle Obono, qui s’est attirée les foudres d’une partie du monde politique à la suite de déclarations portant notamment sur la pratique de la non-mixité dans des réunions associatives.
« Un coup de Venezuela, un coup d’Obono, un coup d’Obono, un coup de Venezuela (…) Je ne suis pas d’accord avec elle », a-t-il dit à propos des positions de Danièle Obono. « Danièle Obono est une militante, antiraciste et antisémite… euh, contre l’antisémitisme, pardon », a-t-il commencé, garantissant que la députée de Paris est « exempte de quelque mauvaise pensée sur ce sujet ». « Elle l’aborde comme d’autres, dans certains cas d’une manière que moi je ne partage pas. Elle l’aborde par l’angle d’une solidarité des opprimés qui ont en commun une religion », a poursuivi M. Mélenchon, interrogé par l’ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val.
« Je pense que c’est une erreur de voir ainsi les choses de cette manière », a-t-il affirmé, ajoutant toutefois qu’il pouvait comprendre ceux « qui ont tellement souffert du racisme, de la discrimination, qu’ils éprouvent une espèce de sentiment de réconfort, des fois, à se retrouver ensemble ». « Ça, c’est l’échec de la République », a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Manuel Valls
Jean-Luc Mélenchon a également estimé que Manuel Valls était d’« extrême droite » quand l’ancien premier ministre parle d’« un problème avec les musulmans ».
« Les musulmans font l’objet en tant que religion d’un montré du doigt permanent dont l’origine était le Front national », a assuré le député des Bouches-du-Rhône sur le plateau de l’émission de France 2. « Et puis on a vu se rallier des gens [qu’]on ne s’attendait absolument pas [à] trouver dans cette armée, des gens comme Valls », a-t-il poursuivi au cours de ce débat avec Philippe Val, qui s’est étonné : « Mais Valls n’est pas d’extrême droite ! » « Ah bon ?, a répondu M. Mélenchon. Mais quand il dit qu’il y a un problème avec les musulmans, si ce n’est pas d’extrême droite, ça veut dire quoi être “d’extrême droite” ? »
Il a rappelé qu’en Espagne, récemment, l’ancien premier ministre devenu député apparenté à La République en marche, avait « dit qu“’il y a un problème avec les musulmans” ». « C’est une position d’extrême droite », a-t-il estimé. « Il n’y a pas un problème avec les musulmans, il y a un problème avec l’islamisme politique », a-t-il poursuivi, assurant avoir « combattu » M. Valls, « partout, tout le temps, sans trêve, au prix de me fâcher avec mes amis ».