Elle raconte : « Il a prononcé ces mots effrayant : je vais te tuer, ne pense pas que je pas capable » / Patrick Fallon / REUTERS

Dans un témoignage publié mercredi 13 décembre par le New York Times, Salma Hayek évoque ses relations avec Harvey Weinstein. « Harvey est mon monstre aussi », c’est le titre qu’a choisi l’épouse de François-Henri Pinault pour ce texte publié plus de deux mois après l’article du New York Times qui a fait tomber le producteur hollywoodien de son piédestal.

L’actrice de 51 ans y dit avoir été harcelée à de nombreuses reprises par Harvey Weinstein, qui lui aurait notamment demandé, en différentes occasions, de prendre une douche avec lui, de le laisser avoir un contact sexuel avec elle ou de se mettre nue devant lui avec une autre femme.

« Je vais te tuer, ne pense pas que je n’en suis pas capable »

Elle décrit, comme beaucoup d’autres depuis deux mois, un Harvey Weinstein manipulateur, passant de la douceur à l’agressivité, à qui elle a toujours refusé de céder. Elle raconte : « Il a prononcé ces mots effrayants : “Je vais te tuer, ne pense pas que je n’en suis pas capable.” »

L’essentiel du récit se concentre sur la production du film Frida, projet cher à Salma Hayek, grande admiratrice de la peintre mexicaine.

Le studio Miramax, fondé et dirigé par Harvey Weinstein et son frère Bob, avait décidé de produire le film (sorti en 2002), dont Salma Hayek était également coproductrice et détentrice des droits du script.

Conscient qu’elle ne céderait jamais à ses avances, même pour faire son film, Harvey Weinstein lui aurait dit qu’il avait choisi une autre actrice pour incarner le rôle-titre. Elle dit avoir alors saisi des avocats pour plaider la mauvaise foi et récupérer le contrôle de la production.

Critiques et chantage

Une fois le tournage commencé, elle raconte que Harvey Weinstein serait intervenu à plusieurs reprises pour critiquer la direction du projet ou Salma Hayek elle-même.

« Il m’a dit que la seule chose que j’avais pour moi, c’était mon sex-appeal, et qu’il était absent du film », dit-elle dans le témoignage, affirmant que le magnat hollywoodien lui aurait notamment demandé de gommer certains aspects du personnage, ses épais sourcils ou sa claudication.

Le producteur aurait aussi posé comme condition sine qua non pour achever le film qu’elle tourne une scène de sexe avec une autre actrice, lors de laquelle les deux femmes étaient nues. Se rendant compte que le projet n’aboutirait pas sans cela, elle dit avoir finalement accepté mais avoir été physiquement malade durant le tournage de la scène.

Une centaine de femmes ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol depuis les révélations du New York Times, au début d’octobre. Trois enquêtes sont en cours à Londres, à New York et à Los Angeles.