Sélection galerie : Nazanin Pouyandeh chez Vincent Sator
Sélection galerie : Nazanin Pouyandeh chez Vincent Sator
Par Philippe Dagen
L’artiste présente ses peintures aux références aussi bien historiques que personnelles.
Jusqu’ici, la peinture de Nazanin Pouyandeh surprenait par sa dextérité figurative, son inventivité onirique, l’étrangeté de scènes où postures et situations ne se laissaient pas interpréter. Elle montre cette fois deux grandes toiles dans lesquelles la part de l’histoire est plus clairement visible. Dans l’une, un groupe de femmes semble en persécuter une qui ne sait comment se défendre de ces furies. Elles sont très coquettement habillées, mais la scène se déroule dans un paysage de ruines urbaines qui évoque aussitôt les images d’Alep.
« La cité céleste » (2016) de Nazanin Pouyandeh. / GALERIE VINCENT SATOR
Dans l’autre, un groupe féminin, drapé de noir ou de bleu, armé de javelots, attaque une géante nue. La campagne brûle au loin et des corneilles passent en rafales. Ces visions entre cauchemar et allégorie sont accompagnées d’œuvres plus petites où l’on voit la représentation picturale des corps et des visages se faire et se défaire comme pour rappeler qu’il n’y a là que fictions et faux-semblants, visions et leurres. D’autres encore, nées d’un séjour au Bénin et souvenirs de son enfance en Iran, sont d’une remarquable acuité dans ce qu’elles suggèrent des relations entre cultures africaine et iranienne d’autrefois et culture globalisée d’aujourd’hui. La peinture de Pouyandeh devient de plus en plus dense et profonde.
« Ruines et plaisirs », de Nazanin Pouyandeh. Galerie Vincent Sator, 8, passage des Gravilliers, Paris 3e. Tél. : 01-42-78-04 84. Du mardi au samedi de 14 heures à19 heures. Jusqu’au 3 mars. www.galerie-sator.com et nazaninpouyandeh.free.fr