TV – « Philip K. Dick’s Electric Dreams » : retour vers le passé
TV - « Philip K. Dick’s Electric Dreams » : retour vers le passé
Par Martine Delahaye
Notre choix du soir. les nouvelles de l’écrivain américain sont portées à l’écran dans une adaptation trop sage, voire datée (sur Amazon prime video, à la demande)
PHILLIP K. DICK'S ELECTRIC DREAMS Official Trailer (HD) Amazon Exclusive Series
Durée : 02:12
Peut-être le titre de cette série, Philip K. Dick’s Electric Dreams, vous en rappelle-t-il un autre. Celui d’un roman de science-fiction, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, écrit en 1966 par ce même Philip K. Dick. Un livre que Ridley Scott métamorphosa en film, Blade Runner, sorti en 1982, l’année de la mort de l’écrivain américain.
L’anthologie Philip K. Dick’s Electric Dreams, composée de dix épisodes indépendants les uns des autres, puise ses références dans la centaine de nouvelles écrites par l’auteur. Sous la gouverne de deux showrunners de talent, Ronald D. Moore (Battlestar Galactica) et Michael Dinner (Justified), liberté totale a été laissée aux scénaristes de chaque épisode de s’inspirer – et de s’éloigner – de nouvelles qui s’interrogent avant tout sur ce que signifie être (un) humain. Qu’est-ce que l’attirance, mais aussi la monstruosité humaine ? Quel statut pour le rêve ou la réalité virtuelle ? Et, surtout, qu’est-ce que le réel ? Soit dix contes qui jouent de l’anticipation ou du fantastique, dans le présent comme dans le futur.
Sentiment de « déjà-vu »
Netflix ayant raflé, en 2016, la meilleure anthologie de science-fiction créée à ce jour, la série britannique Black Mirror, sa plate-forme concurrente, Amazon, a puisé au même savoir-faire, celui de la chaîne anglaise Channel 4, pour produire Philip K. Dick’s Electric Dreams. Sans mégoter sur les moyens. Entre Britanniques et Américains, le générique compte un nombre impressionnant de producteurs exécutifs, de scénaristes et d’acteurs de renom. Pour autant, l’ensemble rappelle cette expression que les Américains utilisent en français dans le texte : un sentiment de « déjà-vu ». Acteurs, décors, mise en scène, rien ne pèche, mais rien ne frappe.
Sans échapper à cet aspect daté, défraîchi, deux épisodes allient avec bonheur réflexion et émotion (Human Is et Impossible Planet), The Commuter, écrit par Jack Thorne, s’avérant le plus réussi de tous.
Philip K. Dick’s Electric Dreams, série créée par Ronald D. Moore et Michael Dinner. Avec Bryan Cranston, Steve Buscemi, Sidse Babett Knudsen (GB et EU, 2017, 10× 48 min).