Bande dessinée : « La Saga de Grimr » remporte le Fauve d’or à Angoulême
Bande dessinée : « La Saga de Grimr » remporte le Fauve d’or à Angoulême
Par Frédéric Potet (Angoulême, envoyé spécial)
Le récit islandais de Jérémie Moreau a été désigné « meilleur album de bande dessiné » de l’année par le jury du festival d’Angoulême. Retrouvez tout le palmarès.
Le succès, et le talent avec lui, n’attendent pas le nombre des années. Le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême a récompensé un auteur de 30 ans, Jérémie Moreau, samedi 27 janvier, lors de la soirée de clôture de sa 45e édition. Cet ancien élève de l’école d’animation des Gobelins s’est vu décerner le Fauve d’or du meilleur album de l’année pour La Saga de Grimr, publié à l’automne par Delcourt. Remarqué en 2012 avec Le Singe de Hartlepool (Delcourt, sur un scénario de Wilfrid Lupano), son premier album, ce nouveau prodige du 9e art est un habitué du festival d’Angoulême : il a participé huit années de suite, enfant, au concours de BD scolaire, qu’il a gagné en 2005, avant de remporter le prix Jeunes talents, sept ans plus tard.
« La Saga de Grimr », de Jérémie Moreau (Delcourt), remporte le Fauve d’or, samedi 27 janvier à Angoulême. / Delcourt
La Saga de Grimr se déroule en Islande, à la fin du XVIIIe siècle, quelques années avant la plus importante éruption volcanique de l’histoire. On y suit le destin d’un jeune orphelin prénommé Grimr, doté d’une force herculéenne, qu’un voleur de grand chemin a pris sous son aile. Accusé de meurtre, il devra lutter contre le pire déshonneur qui soit au pays des sagas : la mauvaise réputation – celle de troll en l’occurrence.
Planche extraite de « La Saga de Grimr », de Jérémie Moreau (Delcourt). / Delcourt
Porté par un souffle romanesque indéniable, ce récit au long cours (220 pages) vaut aussi pour la beauté magnétique de ses pages. Mariant l’aquarelle à la palette graphique, le dessinateur y magnifie les paysages de l’île de l’Atlantique nord par la grâce de variations chromatiques rappelant parfois le peintre britannique David Hockney. A la manière d’un Lorenzo Mattotti, Jérémie Moreau fait ici la démonstration qu’une certaine picturalité n’est pas interdite en bande dessinée.
Le reste du palmarès a notamment récompensé Marion Montaigne pour Dans la combi de Thomas Pesquet (Dargaux, prix du public) et Simon Hanselmann pour sa série Megg, Mogg & Owl (Misma, prix de la série).
Le palmarès complet
Grand Prix : Richard Corben
Fauve d’or : La Saga de Grimr (Delcourt), Jérémie Moreau
Prix du public : Dans la combi de Thomas Pesquet (Dargaud), Marion Montaigne
Prix polar : Jean Doux et le mystère de la disquette molle (Delcourt), Philippe Valette
Prix du patrimoine : Je suis Shingo, tome 1 (Le Lézard noir), Kazuo Umezu
Prix de la série : Happy Fucking Birhday - Megg, Mogg & Owl (Misma), Simon Hanselmann
Prix révélation : Beverly (Presque Lune), Nick Drnaso
Prix spécial du jury : Les Amours suspendues (Magnani), Marion Fayolle
Prix de la bande dessinée alternative : Bien Monsieur (collectif)
Prix jeunesse : La guerre de Catherine (Rue de Sèvres), Julia Billet et Claire Flauvel