Marine Le Pen mise en examen pour avoir relayé des photos d’exactions de l’EI sur Twitter
Marine Le Pen mise en examen pour avoir relayé des photos d’exactions de l’EI sur Twitter
Le Monde.fr avec AFP
La présidente du Front national a été mise en examen pour « diffusion d’images violentes », un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Marine Le Pen, à Laon, le 18 février. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a été mise en examen, jeudi 1er mars, par un juge de Nanterre pour « diffusion d’images violentes », un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, a fait savoir le parquet. En janvier, le député apparenté FN du Gard, Gilbert Collard, avait été mis en examen pour le même motif.
Le 16 décembre 2015, la chef de file de l’extrême droite française avait tweeté des photos issues de la propagande de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), en réponse à un journaliste de BFMTV-RMC qu’elle accusait d’avoir « fait un parallèle » entre l’EI et le FN. Evoquant un « dérapage inacceptable » et des « propos immondes », Mme Le Pen avait posté sur son compte trois photos mentionnant le journaliste, Jean-Jacques Bourdin, avec le texte « Daech c’est ça! ». Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d’un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos.
Gilbert Collard avait quant à lui diffusé la photo d’un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : « Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos! »
Signalement de Cazeneuve
Quelques semaines après les sanglants attentats de Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015 (130 morts et des centaines de blessés), ces publications avaient immédiatement soulevé un tollé au sein de la gauche, alors au gouvernement, et de la droite, mais aussi au-delà du monde politique.
Le parquet de Nanterre avait lancé le jour même une enquête pour « diffusion d’images violentes » à la suite d’un signalement des clichés par le ministre de l’intérieur d’alors, Bernard Cazeneuve, à la direction de la police judiciaire. Deux informations judiciaires distinctes avaient ensuite été ouvertes, l’une visant Mme Le Pen et l’autre M. Collard. Le bureau de l’Assemblée nationale avait décidé, le 8 novembre, de lever l’immunité parlementaire de la députée du Pas-de-Calais.