L’Etat a commencé les distributions de repas pour les migrants à Calais
L’Etat a commencé les distributions de repas pour les migrants à Calais
Le Monde.fr avec AFP
Deux distributions quotidiennes sont prévues : un petit déjeuner entre 9 heures et 11 heures, avec des boissons chaudes, du fromage, du pain, et un repas chaud entre 15 heures et 18 heures.
En visite à Calais à la mi-janvier, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé que l’Etat prendrait « à sa charge » la distribution de nourriture assurée jusqu’ici par les associations. C’est chose faite depuis mardi 6 mars, où les distributions de repas assurées par l’Etat ont commencé à deux endroits différents de la ville. Deux distributions quotidiennes sont prévues : un petit déjeuner entre 9 heures et 11 heures, avec des boissons chaudes, du fromage ou encore du pain, et un repas chaud entre 15 heures et 18 heures, constitué de deux rations.
Un terrain vague a été aménagé dans la zone industrielle des Dunes, entouré de barbelés, sur lequel deux préaux ont été montés. En présence de la police, une douzaine de membres de l’association La Vie active, mandatée pour sept mois par l’Etat, organisaient la distribution autour d’un bus mobile, qui s’est ensuite rendu près de l’hôpital. Plusieurs migrants allaient et venaient le long des grillages, sans entrer.
Entre 9 heures et 10 h 30, seuls deux migrants sont venus prendre leur petit déjeuner. « Beaucoup ne veulent pas, ont peur des caméras », explique Luis, Ghanéen âgé de 21 ans, à la trentaine de journalistes présents. « Je reviendrai cet après-midi », assure-t-il en anglais. « Il faut dire au gouvernement de continuer à nous aider. »
« On revient dans la normalité »
« L’Etat a honoré sa parole (…) », a déclaré le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire, rappelant que l’un des objectifs est d’éviter de nouveaux « bidonvilles ». « Il y a la nouveauté, l’adaptation », a-t-il estimé pour expliquer l’absence des migrants, en plus de la présence de la presse. « Il nous faudra un recul de plusieurs jours. »
Pour Loan Torondel, de l’Auberge des migrants qui a arrêté ses distributions lundi soir, ce dispositif est « une bonne nouvelle ». « On revient dans la normalité, c’est le devoir de l’Etat d’assurer cette mission », dit-il, expliquant l’absence des migrants par le nombre important de caméras, notamment. L’association Utopia56 a également suspendu ses distributions de repas. « On laisse la chance au gouvernement de prendre ses responsabilités pleinement », a expliqué Charlotte, l’une des bénévoles.
« Nous n’avons pas d’inquiétude pour les jours qui viennent », a affirmé Stéphane Duval, directeur du dispositif humanitaire de Calais pour La Vie active, qui prévoit des repas pour 350 personnes. « On prépare plus. Ils pourront passer plusieurs fois s’ils le souhaitent. » Selon la préfecture, quelque 350 migrants vivent dans le Calaisis dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. D’après les associations, ils sont entre cinq cents et six cents.