Enfouissement des déchets à Bure : deux opposants au projet condamnés
Enfouissement des déchets à Bure : deux opposants au projet condamnés
Le Monde.fr avec AFP
Ils étaient trois opposants à comparaître devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc. Deux d’entre eux ont été incarcérés, et condamnés à 3 mois de prison ferme.
Violences lors de l’évacuation du bois Lejuc, dégradations ultérieures : le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc a condamné à 3 mois de prison ferme et incarcéré, lundi 19 mars, deux opposants au projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).
La condamnation d’un opposant âgé de 24 ans, qui prévoit huit mois de prison dont cinq mois avec sursis et une interdiction de territoire en Meuse et en Haute-Marne, a été accueillie par des vives protestations de la centaine d’opposants qui a assisté au procès. Le prévenu est soupçonné d’avoir jeté en direction des gendarmes un bidon d’essence enflammé, ce qu’il conteste, avant d’incendier le bivouac qu’il habitait lors de l’évacuation par 500 militaires, le 22 février à l’aube du bois Lejuc, épicentre de la contestation au projet Cigéo.
Il a reconnu avoir donné un coup de pied à un militaire, puis craché sur un second « par dégoût et mépris » lors de son interpellation. « Je venais de perdre une partie de ma vie dans les flammes de cette cabane et dans les ruines de tous les lieux habités, rasés ce matin-là », a-t-il défendu.
D’autres procès à venir
Une femme, refusant de se lever, de décliner son identité et de s’exprimer, a été condamnée à trois mois de prison ferme et incarcérée, conformément aux réquisitions du procureur. Elle faisait partie d’un groupe qui avait jeté la semaine dernière des pierres sur le véhicule d’un pépiniériste et de deux employés, mandatés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui porte le projet de stockage, près du bois Lejuc. Six autres personnes seront jugées pour ces faits ultérieurement.
Une autre femme, âgée de 30 ans, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour rébellion lors d’une perquisition à la « maison de résistance », à Bure. Non assistée d’un avocat, elle a refusé de s’exprimer sur les faits.
Les trois opposants étaient également poursuivis pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement de signalétique. Trois autres personnes, interpellées lors de la perquisition de la « maison de résistance », seront jugées le 12 juin pour outrages et/ou rébellion sur agent dépositaire de l’autorité publique.