On a testé… le Sony XZ2 compact, un petit smartphone particulièrement confortable
On a testé… le Sony XZ2 compact, un petit smartphone particulièrement confortable
Par Nicolas Six
Facile à agripper, ce petit Sony appartient à une espèce en voie de disparition : celle des mobiles qu’on manipule d’une seule main. Que vaut ce petit smartphone aux prétentions haut de gamme à 600 euros ?
Avant 2010, à la préhistoire des smartphones, les mobiles étaient lents, ternes, disgracieux. Mais leur confort était remarquable : il suffit d’exhumer un modèle endormi dans un tiroir pour en être frappé. Ces smartphones « antédiluviens » étaient conçus pour tenir en main naturellement. Sans effort, le pouce touchait toutes les zones de l’écran avec virtuosité.
Le Sony XZ2 Compact est nettement plus petit que le Samsung Galaxy S9. / Nicolas Six / LE MONDE
Mais ce temps est révolu. Les écrans ont énormément grandi, sacrifiant le confort manuel sur l’autel du plaisir des yeux. Et les marques qui résistent encore à cette tendance sont rares : depuis quinze mois, un seul smartphone compact prometteur a vu le jour.
Le Sony XZ2 Compact, sorti le 5 avril, intéressera donc beaucoup les nombreux utilisateurs qui n’ont souvent qu’une main à consacrer à leur mobile : les cadres qui vivent à cent à l’heure, les parents d’un bébé, les Argonautes des transports en commun bondés… Mais ce petit smartphone à 600 euros tient-il ses promesses ?
Agréable à manipuler
Les mensurations du petit Sony sont très proches de celles d’un smartphone canonique, l’iPhone des générations 6, 7 et 8. Presque aussi grand et large, le XZ2 Compact est toutefois beaucoup plus épais. Son dos bombé épouse la paume, ce qui lui permet de mieux tenir en main. Cela lui confère une exceptionnelle adhérence qui, combinée à sa largeur menue, le rend particulièrement facile à faire glisser en main.
Le petit Sony est particulièrement épais et bombé, mais cela ne nuit pas à son confort en main, bien au contraire. / NICOLAS SIX / « LE MONDE »
Car cette manœuvre se révèle indispensable : l’écran du Sony est plus allongé que celui de l’iPhone, de deux tiers de centimètre. A moins d’avoir un pouce immense, pour atteindre les notifications logées en haut de l’écran, les utilisateurs sont forcés de le faire glisser vers le bas. La plupart du temps, heureusement, le pouce parvient à toucher les boutons qu’il cherche. La navigation dans ses menus est particulièrement rapide et agréable. Bien plus que celle de n’importe quel autre mobile Android moyen ou haut de gamme.
Au chapitre des reproches, comme sur beaucoup de smartphones récents, le lecteur d’empreintes digitales du Sony est relégué à l’arrière du mobile, ce qui n’est pas très pratique. Le XZ2 Compact fait aussi l’impasse sur la prise audio : pour brancher un casque, il faudra utiliser l’adaptateur mini-jack, qui est fourni.
Un confort visuel logiquement en retrait
La petite taille du XZ2 Compact n’est rédhibitoire que lorsqu’on tente d’afficher un document bureautique conçu sur ordinateur. Bien évidemment, les films procurent moins d’émotion sur son petit écran que sur un mobile XL, et lorsqu’on lance un jeu, on se surprend à être moins adroit. En outre, les textes s’affichent parfois en tout petits caractères, ce qui gênera les presbytes.
L’écran du petit Sony est lumineux et contrasté, mais ses couleurs sont ternes et froides. Il est vivement conseillé de réchauffer ces teintes dans les réglages pour obtenir une image plus agréable.
Des rondeurs
La ligne de ce smartphone inaugure la nouvelle signature esthétique de Sony, toute en rondeur. Comme c’est un smartphone compact et épais, son allure n’est guère élancée. En revanche, son dos présente une courbure prononcée qui n’est pas désagréable à l’œil.
Le coloris vert gris du petit Sony. / NICOLAS SIX / « LE MONDE »
Toutes les surfaces du XZ2 Compact sont intégralement recouvertes de la même couleur — devant, derrière, sur la tranche —, ce qui lui confère une identité visuelle forte. En plus du noir, trois couleurs originales sont proposées : un gris très clair, un rose poudre et un vert gris.
De très bonnes photographies
En pleine journée, le XZ2 Compact capture des photos très agréables. Les images franchement ratées sont exceptionnelles. Le petit défaut qui revient le plus souvent est un problème de couleurs, qui sont parfois un peu froides, rien de très gênant. A l’intérieur d’un bâtiment, le Sony tire des photos légèrement moins propres que celles de la référence, le Samsung S9. Un petit grain disgracieux apparaît par exemple souvent sur les visages. Mais en extérieur, et en plein soleil, ses images sont parfois un peu meilleures que celles du Samsung : plus claires.
De jour, les images du Sony sont très proches de celles du Samsung S9. A condition de les regarder sur un petit écran. / NICOLAS SIX / « LE MONDE »
Lorsqu’on affiche ces images sur le grand écran d’un ordinateur, et qu’on les scrute avec un œil de passionné, le bilan est moins convaincant. Les images sont si claires que les textures sont souvent délavées. Et comme la netteté des images est très accentuée, les matériaux manquent alors de naturel. Les briques ne paraissent pas tout à fait des briques, l’herbe ne ressemble pas parfaitement à de l’herbe.
Le Sony a tendance à brûler les parties le plus lumineuses de l’image. Même s’il le fait de façon étonnamment élégante, les matières perdent leurs textures. / NICOLAS SIX / « LE MONDE »
On n’a pas l’impression troublante de revenir sur les lieux où l’on a photographié l’image, comme avec le Galaxy S9. Mais ce défaut ne gênera que les passionnés qui cherchent le naturel à tout prix.
De nuit, les photos du Samsung S9 sont plus claires que celles du Sony. En regardant bien, on constate qu’elles sont très légèrement plus nettes et plus propres. Mais celles du Sony demeurent très agréables à l’œil.
De nuit, les images du Sony sont plus sombres que celles du Samsung. / NICOLAS SIX / « LE MONDE »
Le XZ2 Compact est donc un petit appareil photo très convaincant, très recommandable, sauf aux passionnés de photographie. A signaler que, comme le Samsung, le petit Sony filme des ralentis vidéos extrêmes qui approchent les mille images secondes. Un gadget qui plaira aux sportifs et aux grands curieux.
Un peu fragile
Son cœur excessivement rapide ne devrait pas faiblir de sitôt : dans trois ans, le petit Sony devrait rester aussi véloce qu’un Samsung Galaxy S9. Mais parviendra-t-il à survivre aussi longtemps ?
Le XZ2 Compact est certes étanche, et ceinturé d’un solide pourtour en aluminium, mais son dos bombé est recouvert de plastique : en cas de chute à plat, ses composants sont très exposés. Mais le petit Sony tient heureusement tellement bien en main que le risque de le laisser échapper est faible. En outre, Sony a choisi des matériaux qui résistent mal aux griffures : le dos en plastique et le revêtement coloré de l’aluminium devraient s’user facilement.
A noter, on peut lui rajouter une carte mémoire. En revanche, sa batterie n’est pas amovible ; pour la remplacer, il faudra faire intervenir un technicien.
Relativement endurant
Sa batterie lâche rarement avant la fin de la journée, à condition de ne pas la passer dans une voiture ou un train, ou à jouer et regarder des vidéos. Le XZ2 Compact n’est pas compatible avec la recharge sans fil.
Pour conclure :
Son confort en main n’a pas d’équivalent parmi les mobiles Android récents — si l’on exclut les modèles bas de gamme. Seul sur ce créneau, le XZ2 Compact pourrait se contenter d’être un mobile correct, il fait pourtant bien mieux que cela : il s’impose comme un fort bon smartphone.
Ses photographies s’approchent de celles des mobiles Apple et Samsung commercialisés 850 euros, mais son prix est plus raisonnable (600 euros). Tout pousse donc à l’adopter. A condition d’être capable d’en prendre soin, car le XZ2 Compact n’est pas un smartphone des plus robustes.
Le XZ2 Compact est plutôt pour vous si :
- vous faites souvent plusieurs choses à la fois ;
- vous êtes souvent debout ;
- vous voyagez beaucoup ;
- vos doigts sont plutôt menus et agiles.
Il n’est plutôt pas pour vous si :
- votre vision de près n’est pas parfaite ;
- vous regardez des films et vous jouez énormément ;
- vous consultez souvent des documents bureautiques ;
- l’adresse n’est pas votre qualité première.