Première femme à avoir porté plainte à visage découvert contre l’islamologue Tariq Ramadan, le 20 octobre, Henda Ayari demande « une protection policère d’urgence », se disant « à bout », dans un entretien mercredi à l’hebdomadaire Marianne. auquel elle raconte ses derniers jours de calvaire à Paris, « où, entre cambriolages et dépôts de plainte, elle a sérieusement songé à tout arrêter ».

Ayant eu sa voiture cambriolée dans la nuit de samedi à dimanche, Henda Ayari s’est retrouvée « sans argent, sans papiers, sans vêtements, avec seulement mon téléphone ». Après avoir voulu porter plainte dans un premier commissariat, elle a été renvoyée sur un autre commissariat qui a finalement accepté de prendre sa plainte.

« Je leur ai tout raconté : ce que contenait ma voiture, la perte de mes papiers, de mon argent… J’étais en panique, épuisée, ne sachant pas où dormir, sans argent. » A l’issue de l’entretien, elle demande à être raccompagnée jusqu’à sa voiture : « je n’ai pas un centime et je ne veux pas prendre le métro car on m’y reconnaît trop facilement. “Non, vous y allez toute seule, on n’a pas d’équipe, là”, me rétorquent-ils. »

« Terriblement vulnérable »

Lundi matin, Henda Ayari reçoit l’appel d’un commissaire qui s’excuse de l’accueil qu’elle a reçu, lui assurant : « Vous êtes prise en charge, maintenant, nous allons vous accompagner. »  Mardi matin, une partie de ses affaires sont retrouvées chez un des deux hommes en garde à vue au commissariat de Stains. A la question de savoir si ce cambriolage avait à voir avec sa plainte contre l’islamologue suisse, elle répond : « Impossible de le savoir, pour l’instant. L’un des deux prévenus a dit aux policiers me connaître personnellement. Mais, pour l’instant, aucune information ne vient le confirmer. »

Henda Ayari a reçu un message de soutien de Marlène Schiappa, Valérie Pécresse ainsi que de Laurent Wauquiez qui a demandé à la rencontrer. Elle dit se sentir « terriblement vulnérable » et affirme : « Pour moi, la rue est devenue un espace de danger. Je demande une protection policière d’urgence. Je suis à bout. »