L’Afrique du Sud rappelle son ambassadeur en Israël après la mort de dizaines de Palestiniens à Gaza
L’Afrique du Sud rappelle son ambassadeur en Israël après la mort de dizaines de Palestiniens à Gaza
Le Monde.fr avec AFP
L’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, lundi, s’est traduite par un bain de sang lors de manifestations dans la bande de Gaza.
Au moins 52 Palestiniens ont été tués et 2 400 blessés par l’armée israélienne, lundi, à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. / MAHMUD HAMS / AFP
L’Afrique du Sud a décidé, lundi 14 mai, de rappeler son ambassadeur en Israël après que cinquante-deux personnes ont été tuées à Gaza par des tirs israéliens lors de manifestations contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
« En raison du caractère grave et aveugle de la dernière attaque israélienne, le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler l’ambassadeur Sisa Ngombane avec effet immédiat », a annoncé le ministère sud-africain des affaires étrangères dans un communiqué. « Les victimes étaient en train de participer à des manifestations pacifiques contre l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem qui constitue une provocation », ajoute le texte qui condamne « l’agression violente des forces armées israéliennes ».
L’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem, concrétisant une des promesses les plus controversées de Donald Trump, s’est traduite par un bain de sang, lundi, dans la bande de Gaza.
La France condamne les violences
Alors que plus de 2 400 Palestiniens ont été également blessés, les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé un recours injustifié aux tirs à balles réelles, la première fustigeant une « violation abjecte » des droits de l’homme et des « crimes de guerre ».
La France a réagi à ces événements meurtriers en appelant « l’ensemble des acteurs » à prévenir « un nouvel embrasement » au Proche-Orient. L’Elysée a fait savoir que « la France condamn[ait] les violences » et que le président de la République « parlera [it] à tous les acteurs de la région dans les prochains [jours] ». La présidence rappelle qu’Emmanuel Macron avait « alerté et mis en garde sur les répercussions » de la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s’est dit « particulièrement inquiet », tandis que l’Union européenne a demandé « à toutes les parties d’agir avec la plus grande retenue afin d’éviter des pertes de vies humaines supplémentaires ». Dans une déclaration très proche, la première ministre britannique, Theresa May, a appelé « au calme et à la retenue pour éviter des actions destructrices pour les efforts de paix ».
Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, les Américains, en transférant leur ambassade à Jérusalem, se sont discrédités en tant que médiateurs dans le conflit israélo-palestinien. Le ministère turc des affaires étrangères a estimé que le déménagement de l’ambassade encourageait « les massacres perpétrés par les forces de sécurité israéliennes ». Et pour le premier ministre turc, Binali Yildirim, Etats-Unis et Israël sont partenaires d’un « crime contre l’humanité ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit craindre que l’initiative américaine n’attise les tensions dans la région. Le Koweït a, de son côté, demandé une réunion en urgence mardi du Conseil de sécurité de l’ONU. La Ligue arabe avait plus tôt annoncé qu’elle tiendrait une réunion d’urgence, mercredi, pour discuter du transfert de l’ambassade américaine pour discuter « des moyens de faire face à la décision illégale des Etats-Unis ».
Washington dénonce la responsabilité du Hamas
« Nous avons été tenus informés des violences qui se sont produites aujourd’hui à Gaza, a, pour sa part, réagi un porte-parole de la Maison Blanche. La responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas. » « Le Hamas provoque intentionnellement et cyniquement cette réponse [israélienne] », a développé Raj Shah lors de son point de presse à Washington.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a justifié l’usage de la force par le droit de son pays à défendre ses frontières contre les agissements « terroristes » du mouvement islamiste Hamas, qui gouverne la bande de Gaza et auquel Israël a livré trois guerres depuis 2008.