Reblochon contaminé : enquête ouverte après le décès suspect d’un enfant
Reblochon contaminé : enquête ouverte après le décès suspect d’un enfant
L’agence sanitaire Santé publique France a précisé qu’on ne peut à ce stade « ni écarter ni affirmer » que le décès soit lié à la consommation de reblochon contaminé à la bactérie Escherichia coli.
Les autorités sanitaires enquêtent sur la morte suspecte d’un enfant pour savoir s’il a été causé par le reblochon contaminé à la bactérie E.Coli, a annoncé vendredi 1er juin l’agence sanitaire Santé publique France.
« L’investigation autour de ce cas est en cours », a fait savoir Santé publique France, en soulignant qu’on ne pouvait à ce stade « ni écarter ni affirmer » qu’il soit lié à la consommation de reblochon soupçonné d’être contaminé à la bactérie Escherichia coli.
En début de soirée, la fromagerie familiale Chabert, qui fabrique ce reblochon, avait annoncé le rappel de nouveaux lots « par mesure de précaution », après deux précédents rappels les 11 et 14 mai.
Un enfant décédé
« Au 31 mai 2018, 14 enfants âgés de un à cinq ans sont inclus dans l’investigation de cette épidémie », a précisé Santé publique France dans un communiqué. Parmi ces 14 enfants, six ont été infectés par une même souche de la bactérie et on sait avec certitude qu’ils ont consommé du reblochon incriminé.
Ces six enfants, qui vivent dans plusieurs régions différentes (Centre-Val de Loire, PACA, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays-de-la-Loire), ont tous été atteints par un syndrome hémolytique et urémique (SHU).
Cette maladie, dont l’origine est le plus souvent alimentaire, est potentiellement grave pour les jeunes enfants : il s’agit d’une complication d’un épisode de diarrhée souvent sanglante, qui peut provoquer une insuffisance rénale aiguë.
Pour les huit autres enfants, « des investigations sont en cours » car on ne sait pas s’ils ont ou non consommé le reblochon incriminé. Parmi eux, deux ont présenté des signes de gastro-entérite et six ont présenté un SHU. « Un des enfants atteints de SHU est décédé ; l’investigation autour de ce cas est en cours », selon Santé publique France. « A ce jour, on ne peut ni écarter ni affirmer que ces cas de SHU soient liés à la consommation de reblochon : souche non isolée et caractérisée, ou consommation de reblochon incriminé pas encore documentée », a souligné l’agence sanitaire. Santé publique France ne précise ni la date du décès, ni l’âge de l’enfant.
Un rappel de lots complémentaires
Fabriqués à Cruseilles (Haute-Savoie), les reblochons sont vendus sous les marques Chabert, LeTartiflard, et des marques de distributeurs d’un certain nombre d’enseignes comme Nos régions ont du talent (Leclerc) et Saveurs de nos Régions (Lidl).
« L’entreprise Chabert partage l’inquiétude des familles concernées, collabore à l’enquête au côté des services de l’Etat et prend les mesures nécessaires pour remédier à cette situation », a affirmé Céline Chabert, dirigeante de la fromagerie, dans le communiqué sur l’extension des rappels. « Des recherches croisées ont mis en évidence qu’en plus des lots rappelés le 14 mai [reblochon entier], des demi-reblochons et le fromage LeTartiflard [un fromage de Savoie au lait cru] sont également suspectés », a précisé dans un communiqué l’entreprise Chabert qui procède donc à un rappel « de lots complémentaires de reblochon par mesure de précaution ».
Interrogée par l’Agence France-Presse, l’entreprise n’a pas précisé les volumes concernés, assurant juste qu’« il s’agissait de petites quantités ».
Céline Chabert a assuré avoir « renforcé les analyses à la production du lait dans un laboratoire indépendant pour déterminer la source de présence éventuelle d’E. Coli O26 ». Sur les 456 analyses réalisées, « 100 % des lots analysés sont conformes », selon le communiqué de la société. Pour autant, « par mesure de précaution, aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre, le lait des producteurs du site de Cruseilles est écarté ».